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jeudi 10 avril 2025

suppression des ZFE : une violence faite aux pauvres

 

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Le thème des "zones à faible émission" (ZFE) devrait à nouveau être débattu à l'Assemblée Nationale, aujourd'hui ou demain, dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique.

Ce sujet donne lieu à une absence de concertation populaire assez hallucinante, pendant laquelle le quidam assiste, médusé, à une  cristallisation des opinions par médias interposés particulièrement biaisée.  Ceux-ci nous font croire en gros, pour la plupart, qu'il s'agirait d'une bataille très binaire avec en gros les bourges écolos et les prolos pollueurs. Et si on nuançait un peu tout ça en remettant les pendules à l'heure ? Cela nous éviterait,  une fois de plus, de nous voir confisquer ce débat par le RN et ses satellites réactionnaires qui y trouvent un grand intérêt électoral, à défaut d'être pédagogique. Monopoliser assez grossièrement la parole sur un sujet qu'il ne maîtrise pas et sur lequel il n'a aucune légitimité (depuis quand l'extrême-droite s'intéresse-t-elle à l'écologie ?) ne lui permet qu'une seule chose :  faire commerce de la peur, pour assoir son emprise,  en ce domaine comme en d'autres. Suivez mon regard... Ces gens  prétendent parler au nom des masses populaires. J'en suis et je refuse que ces bas de plafond s'arrogent le droit de parler si vulgairement en mon nom. Je mérite mieux, comme la majorité des gens modestes, les fameux "sans voix".  Et je ne vois vraiment pas pourquoi, et c'est précisément constitutif de l'impulsion qui m'a incité à écrire ce texte, les pauvres désireraient davantage de pollution, alors qu'ils y sont déjà très exposés, et tout particulièrement leurs enfants.  J'avais d'ailleurs déjà une petite idée de l'exposition des plus humbles aux environnements toxiques par le biais de mon billet sur les "gens du voyage"... Une forme de conscientisation aussi.

Je vous conseille au préalable, afin de vous forger une opinion de manière éclairée, de lire le texte très accessible et détaillé sur ce thème proposé par le site de "bonpote". Il en présente tous les enjeux. Piquons lui le préambule, afin de mieux nous pénétrer de la matière : 

Avant de parler des ZFE, nous devrions rappeler un fait : la pollution de l’air est un problème majeur de santé publique en France, avec 40 000 décès attribuables en France chaque année aux particules fines (PM2,5) selon Santé Publique France. Un Français perd en moyenne 8 mois d’espérance de vie en lien avec l’exposition aux particules fines. Par ailleurs, la pollution aux oxydes d’azote (NOx) serait responsable de 7 000 décès par an.

Le secteur des transports n’est certes pas le seul responsable des émissions de polluants mais c’est un contributeur majeur : à l’échelle nationale, près de la moitié des NOx et 10% des particules fines sont émises par les voitures et les poids lourds. 

Mais cette moyenne nationale ne dit pas grand-chose de l’exposition de la population. 80% des Français vivent en ville et la pollution de l’air qu’ils y respirent est encore davantage causée par les transports : le trafic routier est par exemple responsable de 65% des NOx et 35% des particules (PM2,5) à Paris, de 65% des NOx, 28% des PM2,5 et 33% des PM10 dans la Métropole de Lille

Voilà, nous y sommes. Et donc, on nous annonce déjà la suppression des ZFE comme si tout était déjà joué d'avance ? Mais pour les remplacer par quoi exactement ? Car si rien ne se substitue à ce dispositif, qui a eu le tort de ne pas être accompagné par le gouvernement de manière conséquente, efficace, et réellement incitative pour tous, et non seulement pour ceux qui en avaient déjà les moyens, et qui plus est  avec davantage de concertation et de communication, nous courrons à notre perte. Je ne suis pas certain que rouler à vive allure en klaxonnant face au mur de la dégradation environnementale,  et donc sanitaire,  de nos conditions de vie quotidienne aille dans la bonne direction... 

En outre, rappelons utilement (un détail sans doute) que notre pays doit respecter la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe. En cas de suppression des ZFE, nous devrions donc collectivement nous priver d'une aide européenne de 3 milliards d'euros, sans parler de ce que nous devrions rembourser de ce qui a déjà été perçu... 

Mais l'Europe peut aussi demander le recouvrement des sommes déjà perçues et dans ce cas, la facture pourrait atteindre jusqu'à un milliard d'euros. Dans le contexte budgétaire très tendu du moment, cela peut peut-être donner de nouveaux arguments dans l'hémicycle la semaine prochaine aux défenseurs des Zones à faibles émissions. (source)

Enfin, il convient de dépassionner le débat. Ces ZFE ne concernent pas tout le territoire français, loin de là. Seules les grandes villes sont concernées, comme on peut le voir sur cette carte :

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 Il est donc faux de prétendre que tous les français les plus modestes seront impactés. Il suffit de préciser, pour caractériser la tentative de manipulation de ce propos que posséder une voiture est déjà pour les plus pauvres dont je fus un luxe que de plus en plus de gens ne peuvent pas se permettre. Quant à citer le sempiternel exemple de la tante rurale qui ne pourra plus aller voir la grand mère à l’hôpital avec sa vieille bagnole,  il est profondément malhonnête. Car bien sûr des dérogations existent en cas d'urgence, et sont prévues. Ce n'est pas comme si le Covid n'était pas passé par là... Demandez-vous donc qui a intérêt à propager ce genre de conneries et pourquoi. Voilà. C'est tout.

vendredi 4 avril 2025

Toute la communauté des "gens du voyage" assignée à résidence toxique ? (Pas merci, Xavier Albertini ! )

 Je voulais trouver un titre significatif de ce qui est en train de se passer actuellement de si grave pour les "gens du voyage" sur le plan législatif, qui risque tant d'impacter et de contraindre si gravement leur existence. Il est probable que cette tentative ait échoué, car je n'ai pas de mots assez forts pour qualifier ce coup de force réactionnaire de nature à contraindre des gens que j'estime et respecte.  Leur mode de vie qui échappe éternellement à la sommation d'habiter le dur dans un lieu figé par le temps, afin de mieux surveiller et punir, est pour moi synonyme d'une liberté incroyable et précieuse, qu'il s'agit de préserver. 

Mais cette liberté à un coût de plus en plus difficile à supporter. Ce dernier projet de loi en est l'exemple le plus récent. Comme s'il ne suffisait pas de la situation actuelle pour leur pourrir la vie. Il n'y a pas assez d'aires de stationnement pour eux, c'est de notoriété publique. Trop de communes se battent pour ne pas les accueillir, jusqu'à refuser d'appliquer la loi, qui stipule que toute commune de plus de 5000 habitants doit leur réserver un espace dédié. De plus, ce qui me révulse au plus haut point, lorsqu'il en existe, ces aires sont généralement situées dans des lieux où vous ne laisseriez pas vos propres enfants se promener : près des décharges publiques, au bord des autoroutes, des usines d'incinération, ou d'usines classées Séveso. La plupart sont également si éloignées des centres commerciaux, ce qui ne facilite pas vraiment leur vie quotidienne.

 William Acker, un juriste issu de cette communauté que je suis attentivement et qui m'a sensibilisé aux problématiques autour de cette,  ou plutôt de ces communautés, a très bien résumé et décrit précisément, au jour le jour même, exemple après exemple, ce dont il s'agit. 

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Cette situation est pour moi insupportable. Parce que j'aime mon prochain, en toute sincérité, je voudrais lui proposer le meilleur. Mais l'Etat français le contraint systématiquement et durablement au pire. Il n'y a pas si longtemps, les "gens du voyage" étaient encore l'objet d'une surveillance spéciale, particulièrement discriminatoire, grâce au livret de circulation, supprimé en 2017. (On ne sera guère étonné d'apprendre que Les Républicains et l’UDI s'étaient alors prononcés contre la loi qui a permis cette suppression). Et ce n'est là qu'un élément discriminatoire parmi d'autres, même s'il est important. je ne parle même pas de leur place aussi peu enviable que celle des juifs dans la "solution finale" et de la haine particulière que leur vouaient les nazis, en raison d'un racisme qui m'apparait encore aujourd'hui assez "universel" tant il est répandu dans notre pays. Je n'ai en effet pas encore déterminé qui de l'arabe, du juif ou du  rom, du gitan, du tzigane, du manouche ou du yenniche est le plus rejeté, détesté, haï, méprisé, et traité comme un sous-homme, ou une sous-femme, et relégué dans les espaces les plus hostiles et dégradés de notre pays. Le racisme crasse indiscutable dont ils et elles souffrent m'est une plaie béante qui se ravive assez régulièrement sous l'effet des différents événements qu'il m'est donné d'observer ici et là. Et j'ai honte. 

Mais venons en au fait.  Le dernier événement en date qui me scandalise, et sur lequel William Acker a attiré mon attention,  c'est ce projet de loi d'un certain Xavier Albertini,  qui à la lecture attentive de son texte législatif insiste davantage sur leurs devoirs (qui sont innombrables, et bien plus contraignants qu'un citoyen sédentaire) que sur leurs droits, limités à leur plus simple expression. Aussi ne serez-vous pas étonnés qu'il soit de droite, et bien de droite.

source : Google.

On ne sera également pas étonné d'apprendre que le projet de loi en question, quand on déroule le fil d'Ariane de sa genèse, se voie gratifié, ou plutôt déshonoré, d'un tireur de ficelles un peu grosses qui n'est autre qu'un certain... Retailleau. 

Réfléchir aux enjeux de la mobilité, dans le cadre d’un durcissement des lois sur les installations illicites. Voilà la mission confiée au député (EPR) Ludovic Mendes par Bruno Retailleau, en février. Intitulé « Pour la répression des occupations illégales et l’amélioration de l’accueil des gens du voyage », ce projet de loi transpartisan se veut être un « savant point d’équilibre offrant davantage de protection aux gens du voyage mais exigeant, avec plus de fermeté, leur respect de l’ordre public ». (source). 

"Projet de loi transpartisan"  ? On se moque de qui, vraiment ? J'ai épluché la liste des députés qui l'ont déposé, et la plupart sont encartés chez Horizons, le parti  du viril (sic)  Edouard Philippe, et quelques autres, une infime minorité, d'Ensemble. Je m'étonne d'ailleurs qu'il n'y ait pas davantage de gens de chez LR boire même de l'extrême-droite. Mais peut-être le texte n'était il pas assez dur pour eux ? Il est vrai que les auteurs de ce texte avancent masqués, se dissimulant derrière l'alibi environnemental, alors que je sais les mêmes bien peu soucieux par ailleurs d'écologie, comme la réalité de leur positionnement comme de leurs actions le démontre chaque jour. L'hypocrisie, leur marque. 

Plus de vingt ans après la loi de « sécurité intérieure » du 18 mars 2003, ce texte entend renforcer les sanctions « lorsqu’il y a un délit d’installation illicite sur une propriété privée ou publique au moyen d’un véhicule automobile ». Cela, notamment via son article 2 qui « ajoute le préjudice écologique, ou l’imminence de ce dernier comme constituant un nouveau motif de trouble à l’ordre, l’ordre public écologique, à la liste des motifs légaux d’évacuation forcée en vigueur en cas d’installation illicite ».

Un article de loi qui, s’il devait être voté, renforcerait « le racisme environnemental, dont sont déjà victimes les Voyageurs », et consacrerait le détournement d’un principe, visant « à poursuivre et punir les grands pollueurs et non à devenir une menace juridique envers une partie de la population », dénonce auprès de Splann ! William Acker.


Franchement, ces gens se foutent de la gueule du monde. Leur racisme ne saurait justifier qu'on ajoute encore à la peine de ces communautés, dont on devrait au contraire faciliter et enrichir les moyens comme les conditions d'existence. On ne peut pas à la fois leur interdire les stationnements illicites, et leur proposer des lieux de stationnement dont on ne voudrait pas pour son chien. Et encore, quand ils existent... 


Car William Acker, lui, sait de quoi il parle. Il participe en effet, en plus de son travail militant et pédagogique, à différents travaux de recherche, visibles ici. Par exemple, il a notamment produit et publié cette carte qui recense les différentes implantations des aires dédiées : 

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On y constate que les aires isolées et polluées sont bien plus nombreuses en proportion que les zones vertes, "non isolées et non polluées". De quoi caractériser le racisme géographique dont il parle, qui s'acoquine fort bien du racisme ethnique et social dont ces communautés sont victimes et dont la relégation spatiale est la résultante. Il y a donc un grand cynisme assez révoltant de la part des auteurs du projet de loi à se réfugier sous l'argument d'un soi-disant préjudice écologique, d'autant plus que les gens du voyage en sont les premières victimes, comme on a pu le constater de facto à l'occasion de l'épisode de l'incendie de l'usine Lubrizol, en 2019, à Rouen : n'étaient-ils pas aux premières loges

Aussi, si vous le pouvez, faites connaître autour de vous ce projet de loi liberticide, et exigez son retrait. Cela est d'autant plus fondamental pour cette cause qu'il a déjà été adopté par l'Assemblée Nationale, malgré l'avis du Défenseur des Droits (regardez attentivement qui a voté pour...). Mais il n'est pas trop tard puisque ce texte doit ensuite suivre le chemin de la navette parlementaire habituelle (Sénat puis retour à l'Assemblée Nationale). 

  Afin de vous forger une opinion conscientisée sur le sujet, je vous propose de poursuivre la lecture avec ce texte de l'ANGVC  (Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens, en France, dont William est délégué général. Il recense bien l'ensemble de la problématique de ce texte, par et pour les gens qui la vivent et en seront dangereusement impactés.

Tribune 2 avril 2025

Projet de loi contre les « gens du voyage », la République à l’épreuve

Sous couvert de réforme de l’accueil, la proposition de loi portée par le député Xavier Albertini, soumise au vote de l’Assemblée nationale le 3 avril 2025, constitue une offensive sécuritaire sans précédent. Des associations représentatives des Français itinérants, voyageurs, forains, circassiens, alertent sur le danger que revêt ce texte. « Si la loi devait être adoptée, nous entrerons dans une nouvelle phase de lutte pour défendre notre dignité, nos droits, notre mode de vie. »

Les invités de Mediapart (avatar)

Nous, associations représentatives des Français itinérants, voyageurs, forains, circassiens, alertons solennellement sur le danger que constitue la proposition de loi portée par le député Xavier Albertini, soumise au vote de l’Assemblée nationale le 3 avril 2025.

Sous couvert de « réforme de l’accueil », ce texte – soutenu par la majorité gouvernementale, une large partie de la droite et de l’extrême droite – constitue une offensive sécuritaire sans précédent contre les droits des Voyageurs. Il aggrave les sanctions à l’encontre des personnes vivant en habitat mobile, tout en ignorant délibérément la réalité criante : le grave déficit de lieux autorisés à cet habitat et le manque de réponses adaptées aux besoins réels de stationnement et de logement des Voyageurs.

Une loi répressive, déséquilibrée, aveugle

Malgré les alertes répétées des associations, du Défenseur des droits et des institutions européennes, cette loi :

  • double les amendes forfaitaires délictuelles liées à l’installation dite « illicite », pouvant atteindre 1500 euros, sans justification ni étude d’impact ;
  • autorise la confiscation de véhicules servant d’habitat, portant atteinte au droit au logement et à la vie privée ;
  • allonge les délais d’exécution des mises en demeure préfectorales, tout en les rendant automatiques, sans appréciation humaine. Elle instaure ainsi, sans décision de justice, une interdiction prolongée de séjour sur l’ensemble d’un territoire intercommunal ;
  • introduit un nouveau motif d’expulsion fondé sur le « préjudice écologique », juridiquement flou et potentiellement discriminatoire, qui pourrait permettre l’expulsion de familles installées sur leur propre terrain. Ce dispositif initialement conçu pour punir les grands pollueurs se retrouverait utilisé contre les plus précaires.

Alors même que 52 % des aires d’accueil sont situées à proximité de zones industrielles ou polluées, cette loi renforce l'exposition des familles à des environnements dégradés. La précarité sanitaire est déjà dramatique : 22 % des familles n’ont pas accès à l’eau courante, et l’espérance de vie des Voyageurs reste inférieure de 15 ans à celle du reste de la population.

Une loi contraire aux droits fondamentaux

Dans son avis du 21 mars 2025, la Défenseure des droits a été catégorique : ce texte viole des principes constitutionnels essentiels – l’accès au juge, la proportionnalité des peines, le droit de propriété, l’égalité devant la justice – et risque de renforcer des pratiques discriminatoires déjà documentées à l’encontre des Voyageurs.

La France a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour ses manquements en matière de logement, ses expulsions abusives, et les discriminations systémiques subies par les personnes vivant en résidence mobile. Cette loi ne ferait qu’aggraver l’isolement, la stigmatisation et la précarisation.

Aucun progrès, aucun espoir, aucune solution

Depuis l’an 2000, la loi Besson organise l’accueil et l’habitat des gens du voyage. Vingt-cinq ans plus tard, ses objectifs ne sont toujours pas atteints : moins de 4 % des communes disposent d’un équipement conforme ; seuls 12 départements remplissent les obligations légales (nouveaux chiffres présentés à la DIHAL le 26 mars dernier, voir photo en bas de page). La loi Besson ne peut, à elle seule, répondre à la diversité des besoins des Voyageurs, que ce soit pour le stationnement en itinérance ou pour le droit de résider sur un terrain en propriété.

Aujourd’hui, la quasi-totalité du territoire national est interdite à l’habitat caravane, hormis ces lieux de relégation que sont aires d’accueil, rares et souvent inadaptées. Cette carence engendre des situations d’errance forcée, qui ne relèvent pas de la délinquance, mais bien d’un défaut structurel de politique publique.

Les conséquences sont sociales, humaines, profondes : ruptures de scolarité, accès inégal à l’éducation et à la santé, coupures d’eau ou d’électricité. Ce texte n’apporte aucune solution, ni en matière d’accueil, ni de logement. Il punit sans corriger. Il stigmatise sans comprendre. Il prétend agir au nom de la République tout en reniant ses principes les plus fondamentaux.

Le 3 avril, la République sera à l’épreuve

Nous appelons solennellement les députés à rejeter ce texte. Nous refusons de redevenir des citoyens de seconde zone, comme au temps des carnets anthropométriques, des livrets de circulation et des internements administratifs. Ce temps-là est révolu. Nous ne laisserons personne le ressusciter.

Si la loi devait être adoptée, nous appelons l’ensemble des Voyageurs, citoyens itinérants, familles, alliés, juristes, militants, à se mobiliser sans attendre. Nous entrerons dans une nouvelle phase de lutte pour défendre notre dignité, nos droits, notre mode de vie.

Signataires :

ACTION GRAND PASSAGE
ASSOCIATION CULTURE ET TRADITION DES GITANS DU GRAND SUD
ASSOCIATION DAS SO VAS
ASSOCIATION DÉPARTEMENTALE DES GENS DU VOYAGE CITOYENS 44
ASSOCIATION NATIONALE DES GENS DU VOYAGE CITOYENS
ASSOCIATION FAMILIALE DES GENS DU VOYAGE D’ILE-DE-FRANCE
ASSOCIATION SOCIALE NATIONALE INTERNATIONALE TZIGANE
ASSOCIATION REPRESENTATIVE DES GENS DITS DU VOYAGE
ASSOCIATION RECONNAISSANCE DES LOCATAIRES GENS DU VOYAGE
AUMONERIE NATIONALE DES GENS DU VOYAGE
APATZI
CID’EUROPE
FRANCE LIBERTÉ VOYAGE
MEMORIAL DES NOMADES DE FRANCE
OBSERVATOIRE DES DROITS DES CITOYENS ITINÉRANTS
UNION DEFENSE ACTION FORAINE
MEMORIAL DES NOMADES DE FRANCE

Contact presse : 07.87.55.67.41 // contact@angvc.fr





jeudi 27 février 2025

l'Etat français se rendra-t-il encore coupable d'autres Rémi Fraisse ? #GP2i


 Enfin. La responsabilité de l'Etat français dans la mort de Rémi Fraisse à Sivens est enfin reconnue. Non par ceux qui étaient au pouvoir et précisément en responsabilité à cette époque là, mais par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH)

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 10 ans. Il aura donc fallu 10 longues années pour qu'une responsabilité soit enfin reconnue dans la mort de ce jeune manifestant écologiste.  J'ai suivi cette histoire de près pendant de longues années, et j'ai toujours été stupéfait de constater,  à l’occasion des différents épisodes judiciaires notamment, à quel point  les protagonistes de ce drame se sont durablement défaussés de quelque responsabilité que ce soit dans la mort de ce jeune homme.  Et en premier lieu, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur de l'époque, un soi-disant socialiste, coupable de rien qui n'a assumé aucune responsabilité. Comme si la mort de Rémi Fraisse, c'était la faute à pas de chance, et non aux moyens disproportionnés employés et aux ordres qui avaient été donnés alors.  Et de cela, cet ancien ministre irresponsable sera éternellement redevable. 

Rémi Fraisse était pourtant un jeune (21 ans !) opposant écologiste pacifique, qui avait eu pour seul tort de se trouver là au mauvais moment : celui où l'Etat français a jugé bon de traiter les défenseurs de l'environnement comme de véritables criminels, des "ennemis intérieurs" qu'il fallait combattre quel qu'en soit le prix, et pourquoi pas tant qu'on y est avec le recours d'une véritable armée de robocops sur-entraînés et sur-armés. Tout le monde peut convenir de la démesure de moyens employés en pareilles circonstances.  De Notre Dame des Landes à Sainte Soline en passant par Sivens, l'histoire se répète, sans que nos "décideurs" n'en tirent de leçon. Cela n'a en effet pas beaucoup changé depuis,  quand on sait ce que l'on sait à propos, par exemple, des bassines.  Elles ont pourtant été déclarées illégales depuis, mais ce sont les opposants à ces projets d'accaparement de notre bien commun, l'eau, qui sont montrés du doigt. De la même manière, les opposants à l'A69 sont montrés du doigt, alors que ce projet inutile imposé à été déclaré comme n'étant pas d'utilité publique. Mais un peu trop systématiquement, l'Etat français passe outre, et ne se résigne à les abandonner que lorsqu'il était trop tard. Aussi, je ne peux que me ranger à l'avis du père de ce jeune militant écologiste, à qui je me dois de laisser le dernier mot concernant cette décision historique en matière de défense des droits environnementaux, actuellement tant décriés par ceux qui foncent dans le mur en klaxonnant comme les irresponsables qu'ils sont  : 

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Post-scriptum : apprendre le même jour que cette décision de la CEDH que le chantier de l'A69 est stoppé net par une décision de justice, que de bonheur ce serait ! Si l'Etat français ne se distinguait une fois de plus par son obstination lamentable... 



samedi 31 août 2024

Macron, le "Maître composteur"... (de vieilles charognes) #Cazeneuve

Cette formule n'est pas de moi, mais de Marine Tondelier, Secrétaire Nationale des Ecologistes-EELV :


 

Mais pourquoi et dans quel contexte disait-elle ceci ? Le voilà :

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C'est en effet ce que plusieurs commentateurs plus ou moins qualifiés et compétents ont décrit comme une stratégie de pourrissement. J'ai d'ailleurs lu quelque part que l'entourage du Président constatait chaque jour à quel point Macron jouissait de cette situation et de son pouvoir, que d'autres ont qualifié de bonapartiste. L'intéressé ne s'en démarque d'ailleurs pas.  Mais en l'espèce, pour  un certain site appelliste que je n'apprécie guère (depuis leur glorification d'un certain forain extrêmement droitier),   son sabre serait de bois... En attendant, il nous fait bien chier, grave.

Pour ma part, quitte à reprendre la formule de Madame Tondelier, ce serait plutôt avec dans l'esprit l'énorme essoreuse à salades pas fraiches qui consiste à nous ressortir périodiquement, depuis cette étonnante et si durable vacance du pouvoir (qui visiblement ne sert à rien mais dont la gauche se sent si douloureusement privée) des noms de personnalités aussi significatives de l'ancien monde que ; 

  •  Xavier Bertrand (président de la région Hauts-de-France  - LR)
  •  Karim Bouamrane (maire de Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis - PS)
  • Valérie Pécresse (présidente de la région Île-de-France - LR)
  • Dominique de Villepin (Premier ministre sous Jacques Chirac)
  •  Charles de Courson (Député centriste). 

... Des noms tellement représentatifs de la liste arrivée en tête, et tellement de gauche ! Bref. On a déjà tout dit et tout écrit de ce holdup démocratique qui consiste à voter pour que cela ne serve plus à rien.  Et dans cette perspective si peu enthousiasmante,  quel que soit le nom évoqué, on ne peut s'empêcher de penser qu'en ce sens, en effet, ces vieilles salades méritent amplement le chemin du (maître) composteur de la formule. Et au risque de parodier une célèbre formule anarchiste, je dirais bien au maître qui n'est pas le mien ; "ni Dieu non plus" : va bien te faire cuire le cul ailleurs !

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Un nom résiste cependant à toutes les vagues de propositions, et à toutes les critiques hélas, même bien fondées : celui de l'ancien ministre de l'intérieur de Hollande,  Bernard Cazeneuve, qui selon une autre expression médiatique  "tiendrait la corde"... Celle pour se pendre ? On connait en effet l'action si détestable -  on ne peut davantage - de ce Monsieur qui a permis aux membres des forces de l'ordre d'emporter leur arme de service en dehors de leur temps de travail.  Leurs épouses et leurs enfants n'en demandaient pas tant.... Une loi qui porte son nom a ouvert la possibilité de tirs mortels lors de refus d'obtempérer, avec le succès que l'on sait... Cazeneuve, c'est aussi l'homme des interdictions de manifester pendant la Loi travail. Cazeneuve, c'est aussi celui qui a tenté d'officialiser le TES, un  monstrueux fichier sur les données biométriques. En un mot comme en cent, Cazeneuve est donc bien  cet ancien ministre de l'intérieur si profondément acquis au délire d'une politique exclusivement sécuritaireImmonde "gauche" que voilà. Il parait que l'individu en question en serait. je lui dénie ce droit, en vertu de son action. C'est exactement pour ce genre de personnages problématiques que j'ai forgé autrefois le terme de "fauxcialistes", aux côtés de gens comme Valls, Hollande ou Cambadélis. 



 Et bien sûr, comme bien d'autres l'ont écrit avant moi, le premier souvenir qui m'a pris aux tripes en apprenant ce qui n'est pour l'instant qu'une rumeur se portant sur un nom, c'est le sort injuste fait à Rémi Fraisse, qui m'avait fait écrire à l'époque que Cazeneuve avait du sang sur les mains. J'ai suivi pendant longtemps le cheminement judiciaire de la plainte déposée par les parents de Rémi, et j'ai été effaré de constater à quel point dans cette histoire l'Etat s'est continuellement défaussé de ses propres responsabilités dans la mort de Rémi Fraisse, un militant environnemental pacifique. 

Alors, pour moi, la cause est entendue : on ne veut pas de Cazeneuve comme ministre, ni premier, ni un autre. Ce type est tellement de gauche qu'il est déjà adoubé (avant même d'avoir été nommé à ce poste) par l'extrême-droite, c'est dire assez de son degré de gauchisme ou de socialisme  :  

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Alors  pour Cazeneuve, oui, une seule destination : le bac à compost ! 



samedi 2 mars 2024

Le bâillon judiciaire ne nous fera pas taire #UrgenceClimat

 

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 Depuis de nombreuses années, j'observe la manière dont les libertés publiques sont encadrées par l'Etat français, et ce qui me frappe, c'est l'étrange disproportion de moyens qu'il peut y avoir de la part des forces de l'ordre et de la justice en fonction de l’appartenance idéologique des "fauteurs de troubles". 

je ne suis pas le premier à m'étonner de la disparité de traitement selon que le ou les auteurs seront de droite, d'extrême-droite, de gauche, d'extrême gauche ou de la gauche UHT ;) (une vieille référence de booomer, désolé).  Et au sein même de cette étrange partialité de l'Etat, l'univers de la "gestion des troubles à l'ordre public" nous permet de rencontrer  un ensemble disparates de phénomènes plus ou moins inquiétants ou sympathiques, selon qu'il s'agira de véritables milices fascistes qui peuvent de plus en plus régulièrement parader dans nos grandes villes sans être nullement inquiétées par la Police Nationale (normal, ils ont les mêmes idées), ou des agriculteurs qui incendient ou dynamitent des bâtiments publics... Le positionnement même des acteurs du "plus haut sommet de l'Etat" pose question, quand certains perdent tout sens commun en qualifiant ceux qui tentent de s'opposer à cette course folle qui engendre le réchauffement climatique et la détérioration indiscutable de nos milieux de vie d' "éco-terroristes", alors que la plupart des actions constatées relèvent tout simplement du happening ou de l'agit-prop... Quelle indécence de ces mots, face aux conséquences atroces des actes des terroristes pour de vrai !!!

Ce traitement médiatique, politique et judiciaire, je l'observe avec un oeil encore plus affûté quand il s'agit de militants écologistes, qui ne sont pas quant à eux dans une violence gratuite, qui s'en prend physiquement aux personnes.  Ils devraient mériter notre plus profond respect, en regard de la cause qu'ils défendent : notre survie à tous.  Une exception notable toutefois :  les militants écologistes identitaires, que je conchie allègrement, en fonction de mes propres convictions personnelles, qui ne tolèrent pas le racisme, la xénophobie, le sexisme, et autres discriminations qui me sont intolérables.

Et donc, là où je veux en venir, c'est qu'en observant attentivement comme à mon humble habitude l'actualité politique et sociale, j'ai entendu à la radio,  sur France Info,  en allant au boulot- au taf - au tripalium cette information (désolé, je ne l'ai pas retrouvée sur le site de France Info) : 

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Ce qui m'a particulièrement interpelé, et fait sens en moi, ce sont les raisons invoquées par le juge : 

« Les prévenus étaient dénués d’intérêt personnel ou financier et ils ont agi à visage découvert. En outre, les faits se sont déroulés de façon non violente et, la peinture aspergée était aisément effaçable, n’ont occasionné qu’un très faible dommage. Enfin, il n’a pas été porté atteinte à la dignité de la fonction ou de la personne de quiconque. Dès lors, compte tenu de la nature, du contexte et des conséquences des agissements en cause, leur incrimination pénale constitue, en l’espèce, une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression. »

 

 Et c'est précisément ce que je dénonce depuis des années, et qui me révolte : cette volonté du gouvernement français de criminaliser ce qui ne devrait pas l'être, alors qu'on tolère davantage des mouvements d'extrême-droite de ce pays. Ravi donc que le juge en question ne soit pas dupe de cette guerre idéologique qui ne dit pas son nom et se cache derrière ses forces de l'ordre, et leurs actions disproportionnées pour un seau de peinture effaçable. Et je pourrais multiplier sur cette thématiques les exemples frappants. Leur nombre est éloquent. Il parle pour nous. Le bâillon judiciaire ne nous fera pas taire. Il y a urgence à sauver le climat, et à tordre le bras de nos gouvernements.

 

Un 1er Mai sous le signe de la trahison d' #ArcelorMittal

source  En Lorraine, on connait bien la façon d'opérer de ce groupe sidérurgiste mondialisé, dont le grand patron et son père , le fonda...