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suppression des ZFE : une violence faite aux pauvres

 

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Le thème des "zones à faible émission" (ZFE) devrait à nouveau être débattu à l'Assemblée Nationale, aujourd'hui ou demain, dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique.

Ce sujet donne lieu à une absence de concertation populaire assez hallucinante, pendant laquelle le quidam assiste, médusé, à une  cristallisation des opinions par médias interposés particulièrement biaisée.  Ceux-ci nous font croire en gros, pour la plupart, qu'il s'agirait d'une bataille très binaire avec en gros les bourges écolos et les prolos pollueurs. Et si on nuançait un peu tout ça en remettant les pendules à l'heure ? Cela nous éviterait,  une fois de plus, de nous voir confisquer ce débat par le RN et ses satellites réactionnaires qui y trouvent un grand intérêt électoral, à défaut d'être pédagogique. Monopoliser assez grossièrement la parole sur un sujet qu'il ne maîtrise pas et sur lequel il n'a aucune légitimité (depuis quand l'extrême-droite s'intéresse-t-elle à l'écologie ?) ne lui permet qu'une seule chose :  faire commerce de la peur, pour assoir son emprise,  en ce domaine comme en d'autres. Suivez mon regard... Ces gens  prétendent parler au nom des masses populaires. J'en suis et je refuse que ces bas de plafond s'arrogent le droit de parler si vulgairement en mon nom. Je mérite mieux, comme la majorité des gens modestes, les fameux "sans voix".  Et je ne vois vraiment pas pourquoi, et c'est précisément constitutif de l'impulsion qui m'a incité à écrire ce texte, les pauvres désireraient davantage de pollution, alors qu'ils y sont déjà très exposés, et tout particulièrement leurs enfants.  J'avais d'ailleurs déjà une petite idée de l'exposition des plus humbles aux environnements toxiques par le biais de mon billet sur les "gens du voyage"... Une forme de conscientisation aussi.

Je vous conseille au préalable, afin de vous forger une opinion de manière éclairée, de lire le texte très accessible et détaillé sur ce thème proposé par le site de "bonpote". Il en présente tous les enjeux. Piquons lui le préambule, afin de mieux nous pénétrer de la matière : 

Avant de parler des ZFE, nous devrions rappeler un fait : la pollution de l’air est un problème majeur de santé publique en France, avec 40 000 décès attribuables en France chaque année aux particules fines (PM2,5) selon Santé Publique France. Un Français perd en moyenne 8 mois d’espérance de vie en lien avec l’exposition aux particules fines. Par ailleurs, la pollution aux oxydes d’azote (NOx) serait responsable de 7 000 décès par an.

Le secteur des transports n’est certes pas le seul responsable des émissions de polluants mais c’est un contributeur majeur : à l’échelle nationale, près de la moitié des NOx et 10% des particules fines sont émises par les voitures et les poids lourds. 

Mais cette moyenne nationale ne dit pas grand-chose de l’exposition de la population. 80% des Français vivent en ville et la pollution de l’air qu’ils y respirent est encore davantage causée par les transports : le trafic routier est par exemple responsable de 65% des NOx et 35% des particules (PM2,5) à Paris, de 65% des NOx, 28% des PM2,5 et 33% des PM10 dans la Métropole de Lille

Voilà, nous y sommes. Et donc, on nous annonce déjà la suppression des ZFE comme si tout était déjà joué d'avance ? Mais pour les remplacer par quoi exactement ? Car si rien ne se substitue à ce dispositif, qui a eu le tort de ne pas être accompagné par le gouvernement de manière conséquente, efficace, et réellement incitative pour tous, et non seulement pour ceux qui en avaient déjà les moyens, et qui plus est  avec davantage de concertation et de communication, nous courrons à notre perte. Je ne suis pas certain que rouler à vive allure en klaxonnant face au mur de la dégradation environnementale,  et donc sanitaire,  de nos conditions de vie quotidienne aille dans la bonne direction... 

En outre, rappelons utilement (un détail sans doute) que notre pays doit respecter la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe. En cas de suppression des ZFE, nous devrions donc collectivement nous priver d'une aide européenne de 3 milliards d'euros, sans parler de ce que nous devrions rembourser de ce qui a déjà été perçu... 

Mais l'Europe peut aussi demander le recouvrement des sommes déjà perçues et dans ce cas, la facture pourrait atteindre jusqu'à un milliard d'euros. Dans le contexte budgétaire très tendu du moment, cela peut peut-être donner de nouveaux arguments dans l'hémicycle la semaine prochaine aux défenseurs des Zones à faibles émissions. (source)

Enfin, il convient de dépassionner le débat. Ces ZFE ne concernent pas tout le territoire français, loin de là. Seules les grandes villes sont concernées, comme on peut le voir sur cette carte :

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 Il est donc faux de prétendre que tous les français les plus modestes seront impactés. Il suffit de préciser, pour caractériser la tentative de manipulation de ce propos que posséder une voiture est déjà pour les plus pauvres dont je fus un luxe que de plus en plus de gens ne peuvent pas se permettre. Quant à citer le sempiternel exemple de la tante rurale qui ne pourra plus aller voir la grand mère à l’hôpital avec sa vieille bagnole,  il est profondément malhonnête. Car bien sûr des dérogations existent en cas d'urgence, et sont prévues. Ce n'est pas comme si le Covid n'était pas passé par là... Demandez-vous donc qui a intérêt à propager ce genre de conneries et pourquoi. Voilà. C'est tout.

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