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mercredi 2 avril 2025

"je ne contracte pas"... Mais Dura Lex Sed Lex quand même.

 

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En lisant cet article, tout d'abord, j'ai souris, en me disant à part moi (comme bien d'autres je suppose), "ce type est complètement zinzin". La loi, qui est une construction sociale collective, quand bien même certains n'y auraient pas participé, s’applique à tous, qu'on le veuille ou non. L'Etat a le monopole de la force, comme de la violence, chaque anarchiste et antifasciste le sait bien, qui l'apprend bien souvent à ses dépends de manière purement empirique, loin des grands discours, en se retrouvant face à une armée de CRS blindés, surprotégés et sur-armés face à quelques manifestants.  Et voila donc ce Monsieur, malgré son système de pensée,  bien forcé de s'y confronter, et d'abdiquer, quelle que soit la qualité et la pertinence de ses arguments. Le citoyen, fut-il "souverain", seul contre tous, n'est pas roi. Face à lui se trouve l'expression incarnée d'une volonté collective : les forces de l'ordre, théoriquement sensées faire appliquer "la Loi".

De plus puissants que lui s'y sont essayés, qui voulaient continuer par exemple à escroquer en toute impunité le parlement européen. Ielles s'y sont cassé les dents. Et c'est justice. Je me dis d'ailleurs en écrivant qu'il n'y a finalement pas grande différence entre ce citoyen qui se dit souverain, et tous ceux qui se sont émus de la gravité de la sentence du tribunal collégial, au point de se sentir autorisés à menacer les juges qui ont instruit l'affaire du RN

Mais revenons à notre exemple ubuesque amusant qui faisait déjà l'objet d'une attention médiatique toute particulière à l'occasion d'une vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux. Elise Lucet a d'ailleurs réalisé un reportage à sa sauce sur les membres de cette étrange secte, où l'on voit le fameux cow-boy en action. Que nous dit-il, à son procès ? 

Le verbe "se soumettre", en particulier, donne de l'urticaire au quinquagénaire qui dit être sans activité depuis un an. "Ce n'est pas parce qu'on a un uniforme qu'on peut demander à quelqu'un de se soumettre", assène-t-il.

Sur ce point là, si l'on est un bon libertaire qui se respecte, on pourrait être d'accord. Mais pour ma part, je suis plutôt du genre d'anarchiste qu'évoque Brassens en disant qu'il préférait marcher dans les clous pour ne pas avoir de compte à rendre à la maréchaussée. [ Cette attitude respectueuse m'a d'ailleurs permis d'infiltrer en toute tranquillité des groupes de police en épiant leurs conversations au talkie-wakie afin de renseigner éventuellement mes petits camarades sur leurs intentions, lors d'une manif partie en sauvage... Ceux qui savent  pour l'avoir vécu me comprendront. ]

Plus sérieusement, cela pose la question de la "soumission" de tout un(e) chacun(e) à la loi. Elle part en effet d'une compréhension et d'une acceptation volontaire relatives à un contrat social librement consenti. Or, force m'est de constater que les juges sont de plus en plus contestés et menacés. Et cela me ramène à nouveau au contexte actuel.  Le moment ne serait-il pas venu de refonder notre société autour de bases claires, et de lois acceptables par une majorité, qui soient adaptées à notre époque actuelle ? Et je repense alors au projet utopique des zinzinsoumis... La fameuse VIème république. N'auraient-ils pas eux aussi de nombreux points communs avec les citoyens souverains, qui refusent de se soumettre à des lois qu'ils n'ont pas eux même "contractées" ? 

Décidément, malgré les apparences, si l'on dépasse le côté risible du discours de Pierre Legrand, voilà une attitude à priori ridicule qui soulève pourtant bien des questions fondamentales, nonobstant la teneur idéologique immonde des citoyens dits souverains, dont la fiche wiki précise notamment ceci : 

" Tristan Mendès-France indique que le mouvement trouve son origine « au sein de la mouvance survivaliste d’extrême droite américaine dans les années 70 »[14]. En Allemagne, la tentative de coup d'État de 2022 a conduit à l'arrestation de plus d’une cinquantaine de militants d’extrême droite, tous membres des Reichsbürger[14]. "

 Laissera-t-on à l'avenir, comme le souhaitent ceux qui récusent les dispositions législatives qui ont abouti à l'inéligibilité de Marine Le Pen, la seule extrême-droite et ses satellites écrire la loi ? Le futur danger est bien là, quand on prend en considération les différents ingrédients de la situation politique actuelle. Le refus de Macron de nommer un premier ministre issu de la liste politique qui a gagné les dernières élections législatives (dont on ne se rappelle déjà plus du nom, tant il a été effacé par l'action et la présence de la droite de gouvernement alliée de circonstance à l'extrême-droite), a conduit à un sentiment d'inutilité du vote, que l'on peut donc nier quand il n'arrange pas les pouvoirs en place. Le risque d'une importante abstention est donc suffisamment grand pour devenir préoccupant, même pour un libertaire pour qui la grand messe électorale n'est pas l'alpha et l'oméga de l'action politique. 

Pourtant, les lois qui viendront de la majorité présidentielle, qu'on le veuille ou non, s’appliqueront à tous.  Et donc, veut-on vraiment d'une loi basée sur l'inégalité des citoyens devant la loi ? Je demande, juste ;) 

Réflexion à poursuivre...

lundi 31 mars 2025

Marine Le Pen COUPABLE d'escroquerie en bande organisée #RN #ineligibilité

 

 

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Pour faire suite à mon billet de blog d'hier, justice a donc été rendue. Et cela malgré la pression médiatique et politique. Cette décision judiciaire exemplaire,  à laquelle je ne m'attendais pas du tout, m'apparait comme de nature à réconcilier les français avec le sentiment démocratique. Car beaucoup pouvaient avoir l'impression que les politiques étaient tous corrompus, et qu'ils ne risquaient pas grand chose, la principale intéressée en premier lieu, elle qui pensait que les juges n'iraient pas jusque là...

 






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Et bien si. Et nous sommes nombreux à nous montrer satisfait.e.s de cette décision, car "Nul.le. n'est sensé.e être au dessus des lois", comme le rappelait utilement Marine Tondelier (secrétaire nationale des écologistes). Il me semble qu'il pourrait au moins y avoir un consensus démocratique sur le sujet, par delà nos différends et nos positionnements politiques respectifs. Quand on a détourné des fonds publics à un tel niveau (7 millions d'euros,  quand même!), peut-être qu'on peut et on doit en assumer la responsabilité, non ?  Surtout quand ce même parti a bâti son discours habituel sur un soi-disant laxisme de la justice et sur la nécessité de se montrer plus ferme envers les délinquants. Saufs pour soi-même, alors ? Nous voilà bien ici au cœur de l'escroquerie représentée par l'extrême droite en général et le RN en particulier. Et je ne parle pas ici seulement de leur détournement de fonds public...

"La gravité de faits relève de leur nature systémique, de leur durée, du montant des fonds détournés mais aussi de la qualité d’élus des auteurs et de l’atteinte portée à la confiance publique et aux règles du jeu démocratique", nous dit la présidente du Tribunal. 

Voilà qui résume assez l'ampleur du préjudice.  Pour ceux qui voudront connaitre la nature des sanctions exactes, la voici :

Dans l’affaire des emplois fictifs au parlement européen du FN/RN, Marine Le Pen et huit eurodéputés ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics, a annoncé le tribunal ce lundi 31 mars, tandis que les douze assistants jugés à leurs côtés ont été déclarés coupables de recel. La cheffe de file du parti d’extrême droite a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, et à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate. Autrement dit à effet immédiat, même en cas d’appel. De quoi compromettre sa candidature à la prochaine présidentielle.
Le moins qu'on puisse écrire est que cela risque fort de fragiliser MLP, et de compromettre sa candidature aux prochaines élections présidentielles. Mais je tiens à le répéter en le soulignant : il n'y a pas de censure ni de déni démocratique, puisque Bardella peut se présenter, et donc représenter les électeurs d'extrême-droite. Argument nul et non avenu donc. Mais l'on peut toujours compter sur la victimisation habituelle  de ces gens là pour se dédouaner à peu de frais (si : 7 millions !)  de cette  escroquerie  en bande organisée sur fonds publics.  Le tribunal a cependant précisé que s'il n'y avait pas d 'enrichissement  personnel, il y avait enrichissement du parti, pour le seul confort de ses élus, ce qui en soit  est suffisamment problématique comme cela.

 Dès que cette décision a été connue, on a pu observe,  non sans un certain amusement, les réactions à l'International qui dessinaient un arc fasciste, de Poutine à Orban en passant par le petit tout petit Ciotti. 

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 Mais la plus collector est quand même celle-ci, vu le contexte de la guerre en Ukraine, c'était osé. Une sorte de baiser de Judas :

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 Venant de Hongrie :

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... d'Italie :

  
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De Hollande :

      
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J'ai appris en regardant les informations en continu tout en prenant des notes pour ce billet que M. Le Pen était tellement dégoutée par la décision  qu'elle a quitté le tribunal avant la fin... Bien fait. A force de se croire dans la toute puissance, avec la complicité de Macron, la voilà ramenée à de plus justes proportions, et enfin confrontée à la réalité. Cela est d'autant plus jouissif que, comme l'écrit notre ami syndicaliste ci-dessous, c'était la première à réclamer l'inéligibilité des élus condamnés dans l'exercice de ses fonctions. Telle est prise qui croyait prendre !

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Mais il convient, par delà la satisfaction de voir l'un de ses ennemis politiques aussi sérieusement blessé et contrarié dans ses plans dangereux, de prendre de la hauteur. Car plus largement, cette affaire pose la question de la probité en politique. Personnellement, je suis pour l'inéligibilité des candidats condamnés par la justice. Cela réduirait significativement le nombre de crapules dans la paysage politique, c'est certain.   Mais cela m'apparait inconciliable avec un mandat public,  car contraire à l’intérêt collectif. Si l'on veut rétablir la confiance des citoyens avec leurs politiques, quel qu’en soit le bord, cela passe par un comportement irréprochable en matière de gestion des fonds publics, notamment.

La démocratie, c'est aussi la responsabilité des élus. S'ils ne sont plus responsables de rien, alors elle n'existe pas. D'où l'importance de la loi, qui vient en l'espèce d'être judicieusement rappelée. Et c'est heureux. 

Nota bene : Au moment de clore cet article, j'apprends que TF1 invite MLP au 20H00. Voilà qui ne grandit pas cette chaîne... Donner un porte-voix en déroulant le tapis rouge à cette délinquante, voilà qui est profondément choquant. Que dirait-on de donner la parole à une heure de grande écoute à un expert comptable qui aurait détourné 7 millions d'euros à une société qu'il conseillerait  ? Insupportable, n'est-ce pas ? 

Post-scriptum : il ne manquait plus que lui... 

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ET la palme de la meilleure commémoration du #8mai est attribuée à...

  «Je suis assez vieux pour avoir vu le fascisme la première fois ; maintenant, il revient. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, utili...