Enfin. La responsabilité de l'Etat français dans la mort de Rémi Fraisse à Sivens est enfin reconnue. Non par ceux qui étaient au pouvoir et précisément en responsabilité à cette époque là, mais par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH)
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10 ans. Il aura donc fallu 10 longues années pour qu'une responsabilité soit enfin reconnue dans la mort de ce jeune manifestant écologiste. J'ai suivi cette histoire de près pendant de longues années, et j'ai toujours été stupéfait de constater, à l’occasion des différents épisodes judiciaires notamment, à quel point les protagonistes de ce drame se sont durablement défaussés de quelque responsabilité que ce soit dans la mort de ce jeune homme. Et en premier lieu, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur de l'époque, un soi-disant socialiste, coupable de rien qui n'a assumé aucune responsabilité. Comme si la mort de Rémi Fraisse, c'était la faute à pas de chance, et non aux moyens disproportionnés employés et aux ordres qui avaient été donnés alors. Et de cela, cet ancien ministre irresponsable sera éternellement redevable.
Rémi Fraisse était pourtant un jeune (21 ans !) opposant écologiste pacifique, qui avait eu pour seul tort de se trouver là au mauvais moment : celui où l'Etat français a jugé bon de traiter les défenseurs de l'environnement comme de véritables criminels, des "ennemis intérieurs" qu'il fallait combattre quel qu'en soit le prix, et pourquoi pas tant qu'on y est avec le recours d'une véritable armée de robocops sur-entraînés et sur-armés. Tout le monde peut convenir de la démesure de moyens employés en pareilles circonstances. De Notre Dame des Landes à Sainte Soline en passant par Sivens, l'histoire se répète, sans que nos "décideurs" n'en tirent de leçon. Cela n'a en effet pas beaucoup changé depuis, quand on sait ce que l'on sait à propos, par exemple, des bassines. Elles ont pourtant été déclarées illégales depuis, mais ce sont les opposants à ces projets d'accaparement de notre bien commun, l'eau, qui sont montrés du doigt. De la même manière, les opposants à l'A69 sont montrés du doigt, alors que ce projet inutile imposé à été déclaré comme n'étant pas d'utilité publique. Mais un peu trop systématiquement, l'Etat français passe outre, et ne se résigne à les abandonner que lorsqu'il était trop tard. Aussi, je ne peux que me ranger à l'avis du père de ce jeune militant écologiste, à qui je me dois de laisser le dernier mot concernant cette décision historique en matière de défense des droits environnementaux, actuellement tant décriés par ceux qui foncent dans le mur en klaxonnant comme les irresponsables qu'ils sont :
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Post-scriptum : apprendre le même jour que cette décision de la CEDH que le chantier de l'A69 est stoppé net par une décision de justice, que de bonheur ce serait ! Si l'Etat français ne se distinguait une fois de plus par son obstination lamentable...
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