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Loi Duplomb : Un projet anti-écologique au
service des lobbies agricoles
La loi Duplomb, examinée aujourd'hui par les députés, en prétendant répondre aux défis
environnementaux actuels, est en réalité une régression écologique majeure,
renforçant le système productiviste et sacrifiant la biodiversité. Sous couvert
de modernisation, cette loi favorise les grandes exploitations agricoles au
détriment des pratiques durables et respectueuses de l’environnement. Elle met
en lumière l’influence déterminante de la FNSEA, un syndicat qui défend avant
tout les intérêts des grandes industries agricoles et qui, loin de militer pour
une transition écologique, se fait le porte-parole d’une agriculture intensive.
Un modèle
productiviste qui détruit la planète
Au cœur de la loi Duplomb se trouve la volonté de
maintenir et même de réhabiliter des pratiques agricoles destructrices, comme
l’usage des pesticides interdits. Parmi eux, les néonicotinoïdes, des
insecticides particulièrement toxiques pour les abeilles et d’autres
pollinisateurs, sont au centre du débat. Ces substances ont été interdites en
2018 en raison de leur rôle majeur dans le déclin des pollinisateurs, pourtant
essentiels à la biodiversité et à notre sécurité alimentaire. Mais sous
pression de la FNSEA, le gouvernement semble vouloir faire machine arrière en
réintroduisant ces produits dans certaines cultures, notamment la betterave.
Cette réhabilitation des néonicotinoïdes, loin de
répondre à une urgence agricole, est avant tout une décision politique motivée
par la volonté de maintenir un système agricole de rentabilité à court terme,
fondé sur l’utilisation de produits chimiques. Au lieu de favoriser une
agriculture durable, la loi Duplomb cède aux sirènes de l’agriculture
intensive, qui continue de piller les sols et de détruire les écosystèmes sous
prétexte de productivité.
L’influence
néfaste de la FNSEA
La FNSEA, le principal syndicat agricole en
France, incarne ce modèle d’agriculture industrialisée. Depuis des décennies,
elle défend l’agriculture productiviste, qui repose sur l’usage massif de
pesticides, d’engrais chimiques et de monocultures. Son opposition à toute
réforme sérieuse, comme la réduction de l’usage des produits chimiques ou la
reconversion vers l’agriculture biologique, est une entrave majeure à toute
véritable transition écologique. La loi Duplomb en est une illustration
parfaite : elle consacre un compromis avec la FNSEA, lui offrant des
concessions et des soutiens qui perpétuent ce modèle nuisible.
En soutenant cette loi, le gouvernement cède aux
pressions des lobbies agricoles, sans véritablement remettre en cause un
système qui exploite la terre et ses ressources à outrance. Alors que les
petites exploitations, souvent plus respectueuses de l’environnement, sont
marginalisées, ce projet renforce la concentration des terres entre les mains
de grandes entreprises, exacerbe les inégalités et verrouille l’agriculture
dans un cercle vicieux de pollution et de profit.
L’agriculture
de demain : une illusion verte
La loi Duplomb prétend offrir des solutions
"écologiques", notamment en introduisant des labels et des
certifications "durables". Mais en réalité, ces mécanismes sont des
outils de greenwashing, permettant aux grandes entreprises agricoles de
continuer à polluer tout en donnant l'illusion d’une transition vers une
agriculture plus respectueuse de l’environnement. Les grandes exploitations
continuent de détruire la biodiversité, et l’"agriculture durable"
devient une étiquette marketing vide de sens.
En réintroduisant des substances aussi
dangereuses que les néonicotinoïdes, la loi Duplomb montre clairement qu’il
s’agit davantage d’une tentative de légitimer l’agriculture intensive que d’une
véritable volonté de changer le modèle agricole. Au lieu d’encourager des
pratiques agricoles réellement écologiques et respectueuses de la biodiversité,
comme l’agroécologie ou l’agriculture biologique, ce projet de loi renforce
l’inertie du système actuel.
Conclusion :
Un échec écologique pour un avenir incertain
La loi Duplomb est un projet fondamentalement
anti-écologique, car elle maintient le système agricole productiviste et
destructeur en place, en réhabilitant des pratiques dangereuses comme
l’utilisation de pesticides interdits et en cédant aux intérêts des lobbies
agricoles. Elle ne répond pas aux urgences écologiques, mais plutôt à un
impératif économique court-termiste, qui ignore les conséquences à long terme
sur la planète et ses habitants.
Si nous voulons réellement une transition
écologique, il est impératif de rompre avec ce modèle. Nous avons besoin d’une
réforme agricole radicale qui privilégie l’agriculture paysanne, qui respecte
la biodiversité, réduit l’utilisation de produits chimiques et qui offre un
avenir plus juste pour les travailleurs agricoles. La loi Duplomb, en l’état,
est une occasion manquée. Pour l’écologie et la justice sociale, il est temps
de rejeter ce projet et de construire un autre modèle agricole, réellement durable
et solidaire.
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