samedi 29 mars 2025

Vivement lundi #LePen #RN

 

Il parait qu'à l'extrême-droite, ils sont "fébriles". C'est bien la première fois qu'ils ne sont pas outrancièrement sûrs d'eux en dépit de l'ignominie de leurs et remplis des certitudes que leur confèrent leurs seuls sentiments. Notamment que l'homme blanc catholique européen est un être supérieur et qu'il suffit d'être légèrement basané et musulman pour être un être inférieur qu'on peut insulter en permanence sur tous les tons et sur tous les toits. Aussi, qu'on me permette de jouir de ce spectacle inédit en grignotant des sucreries aussi douces à ma bouche que cette information est chère à mon cœur et me nourrit l'esprit. 

Mais passé le plaisir qui est le mien de voir ces ordures politiques inquiètes (et enfin sérieusement inquiétées par la justice, ce qui est on ne peut plus légitime),  il faut bien revenir à la raison, dépasser l'émotion... Et sur ce terrain là, se demander si cette menace a des chances de se réaliser. Alors on glane quelques indices sur le chemin pour s'approcher de sa vérité sur le sujet. Se forger une opinion, c'est de ce chemin logique là dont il s'agit à présent. 

Certains ont donc scruté avec la même fébrilité, mais encore plus accrue, à l'occasion d'une décision du Conseil Constitutionnel qui, curieux hasard du calendrier judiciaire, tombait fort à propos pour se faire une idée des chances pour Marine Le Pen (et de la malchance pour ceux qui s'opposent à ses idées) de pouvoir se présenter aux prochaines élections présidentielles. Un élu mahorais a en effet cru bon de poser une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité, voir ici). Mais le Conseil Constitutionnel s'est contenté de répondre de manière stricte et contextualisée à la question posée. Il s'agissait en effet d'un élu local, et l'impact est plus mesuré. La sentence est donc compréhensible, qui évoque le statut de cette personne. Et on ne  peut pas dire qu'un conseiller municipal et le destin que se rêve Marine Le Pen soient vraiment comparables...

source

Dans cette décision, en effet, l'extrait qui suit m'est apparu particulièrement important et de bon sens, en regard à la comparaison à laquelle les bas du front national ont cru bon de s'inspirer : 

" il revient alors au juge, dans sa décision, d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur."

Il me semble évident, malgré mon peu de connaissances des arcanes judiciaires, que pour ce qui concerne Marine Le Pen, l'impact ne sera pas tout à fait le même...  

Je suppose fortement que le RN compte sur la désignation par un ami  (sic) de Richard FERRAND pour arranger leurs petites affaires, en retour de leur service rendu. Ils se sont en effet abstenus avec beaucoup de bienveillance à son égard au moment du vote des députés.   

Mais le suspense demeure entier. Certes, les réquisitions du procès de Novembre dernier vont dans le sens d'un risque réel d'inéligibilité. Il faut dire, comme je l'écrivais sur mon blog précédent où j'ai suivi de près l'affaire des emplois fictifs au parlement européen, que le préjudice est conséquent, et quand on connait de dossier, relève à mon sens d'un détournement de fonds en bande organisée. Le RN s'est révélé dans cette affaire comme agissant en véritable mafia. Les juges ne s'y sont d'ailleurs pas trompés.  Il est clairement apparu ce qui suit :

entre 2004 et 2016, un « système de détournement » de l’argent versé par l’Union européenne (UE) destiné à l’embauche de collaborateurs parlementaires, afin de financer les activités politiques du parti d’extrême droite. Un préjudice estimé à près de 7 millions d’euros par le Parlement européen.

[...] Dans leur réquisitoire, les procureurs ont réclamé cinq ans de prison à l’encontre de Marine Le Pen, dont deux ans de prison ferme aménageables, cinq ans d’inéligibilité, ainsi que 300 000 euros d’amende. L’accusation a demandé que la peine d’inéligibilité soit assortie d’une exécution provisoire, ce qui signifie qu’elle s’appliquerait immédiatement en cas de condamnation, y compris en cas d’appel.

(source)

Et il m'apparait tout aussi évident que le cerveau de ce casse du siècle ne pouvait être quelqu'un d'autre que Marine Le Pen, soutenue  en cela par ses seconds couteaux,  bien sûr.  

Pourtant, il est des voix, notoirement orientées, qui prétendent faire porter le poids de la décision du Conseil Constitutionnel sur de dangereux gauchistes, le couteau entre les dents, qui voudraient leur mort, et rien d'autre : 

On peut toujours compter sur les médias de Bolloré (étrangement si peu inquiétés par Macron et sa clique)  pour assurer le service après vente de l'extrême-droite.  En voici encore une fois, si besoin en était, la limpide démonstration. Mais voilà qui s'appelle tordre la réalité pour la faire coller malgré les évidences à leur storytelling. Et se dédouaner à bon compte de leurs responsabilités dans l'histoire. Car c'est un fait indiscutable : le RN s'est comporté comme une bande de délinquants, bien qu'en col blanc. Et je ne comprends même pas que, de bonne foi, on puisse les disculper de cela. Sauf à n'avoir aucune morale, aucune éthique, aucune règle respectable. Seule la course au pouvoir compterait donc ? 

La suite au prochain épisode. Vivement demain. Nous sommes nombreux à espérer que Marion Anne Perrine se mette le doigt dans l’œil jusqu'au coude. ""Si je suis interdite de me présenter", ce sera "profondément antidémocratique", avait-elle lancé le 13 mars dernier."
 
Ce qui serait encore plus profondément antidémocratique, ce serait que cette personne puisse se sentir dans la toute puissance et au-dessus des lois qui s'appliquent au commun des mortels. N'importe quel quidam irait en taule pour moins que ça. je serais donc particulièrement choqué qu'aucune sanction dissuasive ne s'applique en pareil cas.   
 
Et puis, pour dire le fond de ma pensée toute personnelle,  s'il appartient aux juges "d'apprécier le caractère proportionné de l'atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l'exercice d'un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l'électeur", cette dernière m'apparait tout à fait préservée dans la mesure où les bas du front si national pourront toujours voter pour son successeur en dégueulasserie, dont la gueule d'ange en trompe plus d'un.e... Mais j'ai de grands doutes quant au fait que les juges en question soient du même avis. Le camp adverse a en effet pour habitude de parler de "juges rouges" pour décrédibiliser les décisions de justice. Je sais quant à moi que les juges en question ne sont pas tout à fait de la veine des antifascistes, c'est le moins qu'on puisse écrire. Et si l'on est d'avis que la décision puisse dépendre du seul bon vouloir de ces juges du CC,  lequel d'entre eux aurait intérêt à contrecarrer la destinée de la madone des fascistes français ? Désolé, je n'en vois pas.

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