je dois vous avouer quelque chose : j'attends avec impatience ma retraite, tant le monde du travail est de plus en plus usant à mes yeux, et que le cœur n'y est plus. Et lorsque j'ai voté, ce que je n'avais plus fait depuis bien longtemps pour des raisons que j'expose ici, et que j'ai appris à ma grande stupéfaction que le NFP avait emporté ces élections, je me suis pris à espérer... que la réforme des retraites allait être abrogée. Mais j'ai vite déchanté en voyant Macron comploter dans les coulisses pour contourner les résultats des votes. Je n'ai maintenant plus grand espoir de récupérer ce temps de vie que les puissants sont en train de nous voler, pour leur plus grand profit.
La tentation est donc grande de soutenir toute tentative d'abrogation de cette loi injuste, non votée, et anti-démocratique, puisque la majorité des français y était clairement opposée. Pour autant, même moi, qui suis si directement concerné, je ne soutiendrai pas, jamais, la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites que le RN proposera le 31 octobre. Je pourrais pourtant être tenté de fermer les yeux sur l’origine si malodorante du parti qui l'initie. Ce ne sera pas le cas tout simplement parce que je rejoins Sandrine Rousseau quand elle affirme à juste titre qu'il s'agit là d'une mystification du parti d'extrême-droite, destinée à appâter les gogos, et à donner des gages à son électorat de manière fallacieuse. Car il faut avoir en tête le fait que pour que cette abrogation soit réelle, il faudrait qu'elle passe d'abord par les votes à l'Assemblée Nationale, certes, mais aussi par le Sénat. Et c'est là où le bât blesse. Car autant on pourrait imaginer qu'une majorité puisse voter l'abrogation à l'Assemblée Nationale en coalisant les familles politiques qui y sont favorables, bien que leur ligne politique soit antagoniste, autant ce ne sera pas possible au Sénat, où la majorité est de droite. Le RN, qui plus est, n'y dispose que de 3 sièges, et n'a donc aucune chance de peser sur cette abrogation. S'il le sait et qu'il la propose tout de même, c'est uniquement pour afficher une soi-disant politique sociale qu'il n'a pourtant pas. Le RN vote systématiquement, au niveau national comme européen, contre les dispositions favorisant les plus modestes, ou s'abstient, contrairement à ce qu'il affiche en public. C'est donc un pur effet d'annonce, qui ne sera pas suivi d'effets. Autrement dit, un coup médiatique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire