Comme je suis personnellement concerné (j'aurai en effet l'âge canonique de 60 ans dans un mois ;) ), j'attendais beaucoup de l'issue des négociations des "partenaires sociaux" (sic) et des mesures qui seraient annoncées. Il en va de mon avenir, mais également de celui des 43% des plus de 55 ans qui ne sont ni en emploi ni à la retraite.
En France, 56,9% des personnes de 55 à 64 ans sont en emploi en 2022 (contre 82,5% des 25 à 49 ans) (source). Une proportion de sans emploi après plus de 55 ans qui s’aggrave au delà de 60 ans, d'autant plus si l'on fait partie des ouvriers et des employés.
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source |
Et comme je trouvais totalement inadmissible qu'une réforme des
retraites imposée par ce gouvernement et cette minorité politique (1) ne soit pas assortie de mesures fortes
pour faciliter l'accès à l'emploi des séniors tout comme leur départ
progressif en retraite, je ne pouvais que braquer mon regard sur cet endroit précis, en attente d'une décision pleine d'enjeux forts. Et quelle ne fut pas ma déception quand j'ai pris connaissance hier de ceci...
Mais il convient de savoir de quoi on parle dans le détail.
Les mesures discutées avaient pour objet d’augmenter le taux d’emploi des seniors, en particulier de 60 à 64 ans, concernait principalement :
1 . Un nouveau type de CDI réservé au 60/64 ans, prenant fin (ou non) à l’occasion de l’atteinte par le salarié d’une retraite pleine,
2. La prise en compte de l’usure professionnelle lors d'entretiens réguliers et induisant des mesures de circonstances,
3. Un dispositif de retraite progressive, qui aurait été accompagné par l’assurance-chômage,
4. Une procédure de reconversion spécifique pour des salariés seniors, etc..(source)
Aussi, comme je me sens emprisonné dans un emploi qui ne me convient pas mais que j'assume ( de plus en plus difficilement) au quotidien pour des raisons purement alimentaires, j'attendais beaucoup comme vous pouvez l'imaginer de cette rencontre là. Hélas, mille fois hélas, rien n'en est sorti, chacun s'arcboutant sur ses positions...
Et je crains fort que ce gouvernement, qui ne s'est pas précisément illustré par son souci de l'équité ni de considérations d'ordre sociales, bien au contraire, n'en profite pour faire passer une réforme de l'assurance chômage totalement inique qui va rétrécir encore plus les conditions d'accès aux allocations de France Travail (cette injonction !) et la durée d'indemnisation. Pourtant, on ne peut pas dire que les chômeurs séniors soient des feignants, ultime justification d'un pouvoir à bout de souffle tout autant que d'arguments judicieux. Car là, le phénomène de rejet, de stigmatisation et les préjugés dont souffrent les séniors en termes de recrutement sont à présent connus, et reconnus... Mais hélas bien peu combattus dans les faits, hormis par quelques irréductibles dont je suis. Aussi, des mesures à ce sujet pour rétablir à minima une certaine forme de justice sociale étaient hautement nécessaires.
Mais les faits ont en jugé autrement... Et ma colère est grande.
(1) Une réforme imposée de force, contre
l'avis de la plupart des français et qui n'a même pas été votée, mais adoptée de facto à l'aide d'un subterfuge législatif
archaïque et anti-démocratique ! A mon sens, un ingrédient d'une colère sociale sourde qui ne manquera pas de laisser des traces et du ressentiment vis à vis des politiques et notamment de cette soi-disant majorité qui devra inévitablement en rendre compte un jour... D'autant plus que l'on peut légitimement se demander si travailler de plus en plus tard (et pourquoi pas jusqu'à la mort comme autrefois ? ) est un objectif particulièrement progressiste... Personnellement, mon opinion sur la question est déjà faite ;)
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