le Président des riches... et du mépris social

 

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je ne suis pas de ceux qui jugent sur la base d'un seul titre, même si celui-ci ne fait que confirmer notre sentiment,  pour beaucoup, que ce Président là est décidément un coutumier du fait, entre sa célèbre sortie sur le fait qu'il suffirait de traverser la rue pour trouver du travail (1),  ou cette autre,  tellement insupportable de mépris social : 

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... Et encore, j'en passe... 

( merci @vivelefeu). 

Aussi, pour en avoir le cœur (ou plutôt l'esprit) net, je suis allé voir le fameux contexte... 

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« La présidence de la République dément ces propos rapportés qui n’auraient pas dû se retrouver entre guillemets en une d’un journal », réagit l’Elysée assurant avec force qu’ils n’ont jamais été tenus par Emmanuel Macron.

Du côté du Modef, on maintient. « Oui, nous y étions plusieurs et je confirme bien que nous avons entendu cela », indique Raymond Girardi, vice-président du syndicat agricole. « Pour nous le sujet n’est pas la répartition des achats pour les faibles revenus. Les produits de qualité doivent être à la disposition de tous. Il faut le pouvoir d’achat nécessaire », insiste Raymond Girardi.

Les propos polémiques cités dans le communiqué national du Modef publié le 19 février à l’issue de la rencontre avec le président de la République, n’avaient alors pas suscité de réaction.

(Le Modef est un syndicat d'agriculteurs qui ont scissionné de la FNSEA pour défendre « une agriculture rémunératrice, citoyenne et durable » ). 

Voilà qui n'est donc pas sans rapport avec mon précédent billet... Développons. 

Comment peut-on à ce point être aussi déconnecté de la réalité de nos petites existences au quotidien, sans être protégé depuis l'enfance par le pouvoir et l'argent ? Car chacun.e peut se rendre à l'évidence sur le sujet : manger sain coûte cher, pour les consommateurs comme pour les producteurs de nourriture que sont les agriculteurs. A moins de bénéficier d'une parcelle de terrain, ce qui n'est pas le cas de la majorité d'entre nous, comment atteindre aisément un pareil idéal ? 

Par ailleurs, prétendre comme Macron le fait avec tant d'arrogance que "les smicards" (du mépris) préféreraient un abonnement Netflix (encore du mépris) (2) à des légumes frais sous entend que notre nourriture devrait donc provenir de France (pour être tout à fait cohérent), et de l'agriculture biologique ? Alors que son gouvernement a suspendu le plan écophyto après avoir il y a deux ans décidé de baisser les aides à l'agriculture biologique pour favoriser les grandes gueules de la FNSEA qui recourent massivement aux pesticides et défendent sans cesse leur droit à polluer, je salue cette performance :  un  sommet de cynisme !!!

Voilà quelqu’un qui multiplie les attaques grossières et massives envers les plus pauvres, envers les chômeurs, qui n'a de cesse de détricoter le droit du travail en rendant les gens de plus en plus précaires et de plus en plus désarmés face à la violence économique et patronale, et il entend juger la manière dont nous mangeons, alors même que ce sont des gens comme lui qui sont à l'origine des dysfonctionnements de notre modèle économique et social ? De la faillite de ce modèle dont les agriculteurs et les consommateurs, qui ne doivent pas être opposés tant ils ont des intérêts communs, il n'est donc ni responsable ni coupable, et préfère une fois de plus montrer du doigt ceux qui quant à eux sont victimes, et en aucun cas responsables. Qui est au pouvoir ? Les chômeurs ? Les "smicards" ? Non.

Donc l'ennemi, c'est lui. Ne nous trompons pas de cible.

1. Une tirade qui m'avait alors bien mis en colère alors que j'étais malgré toutes mes démarches aussi intensives soient-elles en situation de fin de droits et dans l'incapacité durable de retrouver un emploi justement... Quelle violence dans sa bouche ! Un mépris insupportable de la part de quelqu’un qui n'avait sûrement jamais connu les difficultés de retrouver un emploi pour sortir une pareille ânerie.

2. Une accusation qui relève de la légende urbaine brandie par un totem par la droite et son extrême selon lequel les pauvres préfèrent également dépenser leur allocation de rentrée scolaire dans un écran plasma. Encore du mépris social que je trouve ignoble.