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L'ennui, une idée révolutionnaire

 J'avais envie et besoin d'écrire là-dessus. Mon rapport à l'ennui est en effet l'un des ressorts de ma pensée créatrice. La mienne seulement ? Ce qui en tous les cas a étouffé ma source d'écriture, autrefois plus intarissable, c'est précisément ce que des franchouillards nombrilistes ont tenté de nommer infobésité, terme qui a bien du mal visiblement à se frayer un passage dans le vocabulaire habituel des français. Pour ma part, j'en donnerais une vision à la fois plus dégoulinante, massive et suffocante, de par son odeur pestilentielle. Car en effet, le déluge de mauvaises nouvelles toutes plus horribles, sensationnelles et totalement exemptes de la moindre trace d'éthique, de respect des valeurs humanistes qui règne aujourd'hui m'est proprement insupportable. 

Mais force m'est de l'avouer, il existe une addiction informationnelle, dont il m'est plus difficile qu'un autre de me détacher. J'ai essayé. Tout ce à quoi j'ai réussi, c'est de me contenter d'une recherche d'information quotidienne, la plus concentrée dans le temps possible. Car c'est aussi cela, cette emprise de l'information permanente : elle vous mange votre temps, elle empiète sur tout : vos loisirs, votre travail, vos amours... et même lorsque vous êtes aux toilettes à satisfaire vos besoins si personnels, elle est encore là, qui fait hurler votre partenaire parce que vous squattez plus que de raison ce que l'on appelait autrefois les lieux d'aisance

 C'est pourquoi cet article a aussitôt fait sens en moi : 

source

 Qui parmi ceux à qui la lecture par exemple est si chère n'a pas éprouvé le sentiment décrit ci-dessus ? Cette impuissance, cette résignation à la vacuité créée précisément, cruel paradoxe, par l'excès de lecture purement informationnelle ou qui tente de l'être ? On ne peut nier en effet à moins de friser la mauvaise foi que la place des fakenews, de la production par l'IA, ou des contenus promotionnels atteint des records de toxicité à laquelle il s'avère bien difficile d'échapper. 

Aussi, oui, le seul remède, c'est... l'ennui. J'ai connu autrefois ces vertus réparatrices, quand il faisait émerger comme des bulles du silence des pensées intéressantes, des métaphores lumineuses, des juxtapositions de mots qui se révélaient explosives. Mais aussi, et surtout, il permettait de se débarrasser des scories du quotidien, de sortir de la médiocrité pour ne plus laisser apparaître, comme des ilots dans l'océan, que ce qui valait profondément la peine qu'on s'y attache, en bien ou en mal. 

 Mais pris dans le flot permanent de tout ce qui va mal dans ce monde qui court si visiblement en fonçant dans le mur et klaxonnant vers sa perte, nous ne nous accordons plus le temps de nous ennuyer. C'est une erreur. L'ennui est terriblement productif, d'autre chose que ce qui fait actuellement, un peu trop exclusivement d'ailleurs,  battre le cœur de l'univers. 

L'ennui est le véritable antidote à la bêtise humaine que je vois tous les jours un peu plus envahir nos écrans. 

Renouer avec, une idée salutaire.  

Il me devient urgent de revenir à la poésie. C'est à mon sens la seule arme, et la plus efficace contre cet ennemi idéologique qui assoit son empreinte sur les médias de manière de plus en plus hégémonique, au point qu'il devienne de plus en plus difficile de se montrer simplement... 

humaniste.  

Croyez moi sur parole : votre santé mentale dépend étroitement de votre capacité à vous accorder des moments d'ennui. Ils sont éminemment salvateurs, quand il ne s'agit pas bien sûr d'un ennui subi, mais choisi.  


 

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