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Rétablissement des frais d'incarcération : une déclaration de guerre faite aux pauvres.

Voilà une idée qui sent bon le parfum rance de la droite dure, qui ne répugne jamais aux sanctions sadiques relevant d'une perception très grossière et  fort binaire de la réalité. Pour ces gens là, la vie est simple, à base de diktats, d'oukases et de lieux communs relevant de l'injonction qui ne résiste pourtant que rarement à l'épreuve des faits, du genre :  "si tu es pauvre, c'est que tu l'as bien cherché" et autres "si tu commets un délit, c'est que tu as reçu une mauvaise éducation". Avec, en toile de fonds, assez invariablement, une référence implicite au principe de méritocratie sur lequel la drotie s'arque-boute depuis toujours, malgré qu'elle ne repose sur absolument rien de tangible et démontrable, mais parque c'est la seule théorie accessible à leur vision simpliste du monde qui leur permette d'assoir leurs privilèges indécents. Or, avec un minimum de connaissances sociologiques, on sait bien que chacun échappe, dépasse et transfigure le poids de son héritage familial. Je ne suis pas seulement le produit de mes parents, de ma famille, mais également de mon expérience, de mes fréquentations, et de ce que j'en fais, intérieurement, selon un processus qui nous dépasse tous et que je défie quiconque d'expliciter rationnellement.  

Or, la droite française vient d'avoir une idée lumineuse : "faire payer aux détenus les coûts de leur détention". S'ils doivent financer la construction de nouvelles prisons, ils ne sont pas prêts d'en sortir... Pire, de nombreuses familles, à l'écoute de ce projet honteux, sont à juste titre en colère : quelles erreurs ont-elles commises pour se voir ponctionner le fruit de leur travail, alors qu'elles n'ont quant à elles pas commis la moindre faute ?  

 

source

 

Cette sanction est profondément injuste. C'est pourtant ce que veut instaurer le constamment ignoble Darmanin, dont on s'étonne encore que quelque gouvernement que ce soit (hormis s'il était d'essence fasciste) lui ait accordé la moindre place. 

 le ministre de la Justice a acté son soutien à une future proposition de loi visant à rétablir les "frais d'incarcération", supprimés il y a plus de vingt ans. Si de 1975 à 2002, les frais d'entretien existaient déjà, ils ne concernaient que les détenus travailleurs, ponctionnés dans la limite de 30% de leur salaire. Cette fois, ce sont toutes les personnes incarcérées, y compris celles aidées par leurs proches, qui risquent d'être visées.

 A force de pousser le bouchon un peu trop loin, Maurice, la bouteille va finir par te péter à la gueule, on t'aura prévenu.  Car nul n'est dupe de tes arguties, pas même la magistrature, qui sait fort bien quelle est la composition sociologique majoritaire de la population carcérale, et quelle est l'importance de ses revenus... ET donc, qui va payer ? Voilà, c'est tout. CQFD. En prison comme au dehors, faire payer les riches n'a jamais été une priorité de la classe dominante. Et cet épisode n'est que l'un des nombreux soubresauts d'une guerre faite aux pauvres. 

 

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