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recyclage des vêtements : grève générale ! #Emmaus #LeRelais

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 C'est une question que je connais bien, depuis plus de 15 ans. J'ai en effet travaillé il y a longtemps dans une structure associative qui avait une activité de recyclage, notamment de textiles. Plus de 10 tonnes par mois. J'ai  également été directeur d'une structure d'insertion qui assurait le recueil de bennes de vêtements sur tout un département, pour le compte du Relais, l'un des principaux acteurs encore aujourd'hui de cette filière. 

Celle-ci, aujourd'hui, va très mal, impactée de plein fouet par ce que l'on nomme la "Fast Fashion", des vêtements de grande consommation, produits en quantités hallucinantes à très bas coût,  pour être revendus à des prix très bas. Cette pratique est désastreuse à la fois pour les personnels qui produisent ces vêtements, souvent des femmes et des enfants dans des pays comme l'Inde ou le Bengladesh, et pour la planète, car ils posent le problème de leur recyclage. Auparavant, les vêtements et tissus d'ameublement pouvaient trouver (en partie seulement) certains débouchés : friperies, chiffons d'essuyage pour l'industrie, export des vêtements encore utilisables...

Mais l'impact de la tendance de cette mode jetable fragilise considérablement la filière, constituée essentiellement d'associations d'insertion par l'activité économique, sous perfusion. Les vêtements actuels sont très difficilement recyclables car ils sont de mauvaise qualité, fabriqués qu'ils sont avec des matières synthétiques bas de gamme. De plus, la quantité à recycler n'est pas la même, et de loin. Du coup, les associations concernées n'arrivent plus à suivre. Et cerise sur le gâteau, on vient de les priver de l'une de leur source de revenus . Refashion, un organisme sensé participer à l'économie circulaire pour favoriser le recyclage des vêtements et les chaussures, dont les associations d'insertion dépendent, leur broute la laine sur le dos, comme si elles avaient besoin de ça... 

La contribution de Refashion s’élève à 156 euros par tonne, soit une couverture de seulement 51% des frais. Ce déficit structurel est d’autant plus incompréhensible que Refashion détient plus de 200 millions d’euros de trésorerie, selon les derniers bilans disponibles. (source)

Dans ce contexte, certains sites d'Emmaus et du Relais ont décidé de passer à l'action. Pour le Relais, c'est grève générale, et refus de procéder aux enlèvements de vêtements, ce qui va vite obstruer les points de collecte  (dont les bennes placées ici et là près de chez vous). Et Emmaüs est également concerné par cette crise. Le site de Pau fait lui aussi grève de la collecte sur son secteur... 

Rapidement, les Kiabi, Decathlon et autres H&M vont vite se retrouver totalement débordés... et C'est tant mieux. ça leur apprendra à exploiter les pauvres par tous les bouts. Bien fait pour leur gueule. Il n'y a que comme cela qu'ils comprendront à quel point les activités des associations de l'IAE sont vitales. Sans quoi des milliers de tonnes de vêtements risquent fort de se retrouver dans des décharges... plus ou moins publiques. Un gâchis. 

Post-scriptum : un.e follower sur BlueSky m’indique cette excellente enquête de Disclose sur le sujet. Je vous invite à  la lire tant elle est édifiante sur les pratiques des grands groupes comme Kiabi et autres. Ils degrèvent des impôts des sommes colossales d’un côté, au frais du contribuable, et étouffent de l’autre de fragiles associations d’insertion par des quantités hallucinantes d’invendus.... 

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