Sur la fausse bonne idée régressive du salaire à la semaine

 De l'art de faire apparaitre une véritable régression sociale pour un progrès incontestable... 

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Ce n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières ou étaler ma vie privée, mais je fus autrefois en situation  de surendettement, suite à un licenciement qui ne me permettait plus de payer les remboursement d'emprunt de mon appartement, bradé depuis. Et donc, je sais de quoi je parle en matière de gestion saine de son budget. Depuis, j'ai pris un certain nombre de précautions : je ne paie plus à crédit, d'aucune manière (aucune carte révolving, carte de crédit à débit différé mais plutôt immédiat, consultation régulière du solde de mon compte, pas d'achats compulsifs, et pas d'élévation de mon niveau de vie. Mes dépenses sont donc prévisibles. Et donc anticipables, pour la plupart. Et j'ai pris l'habitude de me constituer un petit fonds de roulement pour les (hélas) inévitables dépenses imprévues, correspondant en gros à un salaire mis de côté pour parer à ces coups du sort là. 

Aussi, qu'on me permette humblement de contester sérieusement le bien-fondé de cette proposition de loi qui provient du groupe macroniste, en la personne du député EPR de Paris Jean Laussucq. Il ne m'est pas apparu jusqu'à présent que la macronie se caractérisait par ses préoccupations sociales de haute intensité. 

Pour ma part, je ne vois pas en quoi le fait d'obtenir une partie de son salaire, par delà l'intérêt à court terme de pouvoir payer des traites en début ou en milieu de mois, peut contribuer à rendre les pauvres plus riches. Car c'est de cela dont il s'agit précisément. Et si l'on n'anticipe pas ses dépenses, je doute fortement qu'on puisse gérer son budget très sainement... Cette mesure ne fera donc selon moi que plonger les précaires et les sans emploi dans une précarité encore plus grande. 

Je me demande donc quels intérêts financiers ce stratagème sert encore. On ne me fera jamais croire que ces gens là, qui ont tant contribué à ce que certaines familles proches des pouvoirs s'enrichissent de manière totalement indécente, agissent de manière totalement désintéressée.