Accéder au contenu principal

En fRance, 735 morts au combat (la guerre est sociale) #MortsDeLaRue

 


Si l'on juge la grandeur d'un pays à la façon dont elle traite ses pauvres, nul doute que le nôtre soit à juste titre déconsidéré. Le collectif Les Morts de la rue, dont je suis attentivement les actualités depuis de nombreuses années, est là pour nous le rappeler avec gravité.  Son décompte macabre tristement habituel,  m'apparait dans mes fils d'actualité comme une bulle de conscience et de lucidité douloureuses, destinée à nous rappeler de ne surtout pas oublier nos morts comme nous aurions méprisés ces vivants, fussent-ils démunis, marginalisés, et rejetés par une société qui ne tolère que très difficilement ceux qu'elle nomme pudiquement, en langage technocratique, des "SDF"...  comme pour leur ôter leur dernière part d'humanité insupportable, tant ils agissent en miroir de nous-mêmes. J'ai été personnellement touché par ce fléau, autrefois, à la suite dune rupture affective, bien que ce ne fut que pour quelques mois seulement, heureusement. J'avais alors encore la chance, contrairement à beaucoup,  de bénéficier d'un réseau personnel qui m'a maintenu la tête hors de l'eau, et de ressources intérieures qui m'ont permis à force d'obstination et de persévérance d'enfin retrouver un logement malgré la faiblesse de mes revenus.  Un havre de paix après la tempête... Merci les Habitations à Loyer Modéré.

Je discutais avec l'une de ces personnes, un vieil homme sans logement fixe (dont je m'aperçois un peu tard que j'ignore son prénom), sur une place de Sarrebourg, alors qu'il était venu s'assoir près de moi sur le banc, pendant que ma compagne téléphonait. Il me disait l'âpreté de sa vie, qui n'était pas vraiment rose... Je lui ai répondu que j'avais plus de chance, que la mienne était plus soutenable, en dépit de mes propres soucis matériels du jour. Je n'oublierai jamais en effet la chance d'avoir un toit, de quoi manger et me vêtir, un boulot qui me permet de subvenir au quotidien et même de me payer du superflu, de belles vacances, et surtout cette stabilité affective qui me nourrit et me renforce chaque jour un peu plus. L'amour réciproque fait beaucoup pour le bonheur, je crois. 

Et donc, voir comment ce pays traite ses pauvres, voir pour seul exemple concret, loin des discours de compassion hypocrites de certain.e.s, ce mobilier urbain hostile que des ingénieurs s'ingénient à concevoir pour leur interdire de se coucher, ou même de s'assoir confortablement, leur offrant une pause bienvenue dans leur errance, voilà qui manifestera à mes yeux pour toujours le summum de la méchanceté humaine égoïste et sans scrupules d'aucune sorte. Une ingéniosité malveillante et cruelle.

source

Cette année, le collectif Les Morts de la Rue nous apprend donc que cette année a été encore plus meurtrière pour les plus défavorisés d'entre nous que les précédentes. Si j'avais le cynisme et la froideur des gens qui calculent plus qu'ils ne ressentent ce qui représente pour eux des phénomènes abstraits, je dirais simplement que l'Etat français, appuyé en cela par la promesse de campagne d'un certain candidat à l'élection présidentielle, a encore une marge de progression certaine en la matière :

source

Leur guerre. Nos morts. 

Le reste appartient à mon silence...


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi les #républicanistes franchouillards s'en prennent à #Wikipédia ?

 La clique du Printemps Républicain a encore frappé. Elle a cru bon de s'en prendre à Wikipédia, encyclopédie collaborative à laquelle je suis personnellement très attaché.    Les (premiers, vraiment ?) signataires de ce texte sont consignés ici :    Premiers signataires (par ordre alphabétique) : Bernard Accoyer (ancien président de l'Assemblée nationale), Éric Anceau (professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lorraine), Sophia Aram (humoriste), Thierry Ardisson (producteur de télévision), Muriel Attal (directrice de la communication chez France Télévisions), Olivier Babeau (président de l'Institut Sapiens), Élisabeth Badinter (philosophe, essayiste), Tristane Banon (romancière), Eugénie Bastié (journaliste du Figaro ), Pierre Bentata (essayiste, professeur d'économie), Muriel Beyer (éditrice), Jean-Michel Blanquer (président du Laboratoire de la République, ancien ministre de l'Éducation), Nicolas Bouzou (économiste, éditoria...

#Stanislas : l'école du séparatisme d'Etat #homophobie #identitaires #laïcité #pedophilie

  Oui, j'avoue, j'ai regardé hier soir Complément d'enquête sur le sujet. Et je suis plutôt sidéré par l'aveuglement de nos dirigeants politiques, qui ne peut s'expliquer que par le fait que ce lieu de ségrégation sociale (et raciale ?) défend âprement les intérêts de leur classe dominante. Autoritarisme, violence, sexisme, homophobie patente...    source   source Pédophilie...    source   Intrusion du directeur dans la vie sexuelle des élèves....  source Incitation à manifester contre le Mariage pour tous, ce qui permet de donner par ailleurs une indication tangible de l'accusation récurrente d'homophobie...  source source Sélection sociale hallucinante, qui permet ensuite de se goberger sur des résultats " d"excellence"... Alors que les élèves sont triés en fonction de critères qui n'ont rien de pédagogique ni d'éducatif !  source Obligation de suivre les cours de catéchisme et d'aller à la messe, ce qui va à l'encontre de la...

#Bayrou, complice de la #pédocriminalité. Démission !

Dans n'importe quelle démocratie, un ministre, fut-il chef de gouvernement, aurait sauté pour moins que ça. Pourtant, le silence des médias et de la classe politique sur le sujet est absolument ahurissant.  source Il est à présent établi que l'actuel premier ministre, François Bayrou, ne pouvait pas ignorer cette affaire d' agressions sexuelles sur mineurs au sein du pensionnat catholique Notre-Dame de Bétharram (rebaptisé pour tenter d'échapper au scandale "Le Beau rameau")  situé près de Lourdes. En effet, il est encore maire de Pau,  et il a exercé les mandats de député des Pyrénées-Atlantiques, de président du Conseil général, et de ministre de l'Éducation nationale. De plus,  ces deux enfants sont scolarisés dans cet établissement, et son épouse y a enseigné le catéchisme.   source Celui qui était alors ministre s’est en effet rendu sur les lieux, et cet article confirme qu’il était au courant de l’une des plaintes déposée par une victime :  ...