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L'IFOP, un outil de propagande au service de l'extrême-droite ?

 On est en droit de se poser la question, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, sur cet institut de sondage si peu scrupuleux  qui ne sert, comme ses congénères,  qu'à soutenir les intérêts dominants. Pour ma part, j'ai toujours pensé, à la suite de l'observation de nombreux sondages biaisés, que ces enquêtes d'opinions n'étaient que de vulgaires outils de fabrication du consentement populaire... au pire. Des outils de manipulation destinés exclusivement à donner raison à ceux qui les commanditaient, dont il ne s'agissait pas de froisser les intérêts à court terme sous peine de se voir privé d'un client juteux. Voilà ce que j'écrivais déjà en 2015 sur mon ancien blog

Outils de manipulation des masses, fabrique du consentement, manque de rigueur scientifique, ils faussent l’esprit démocratique en laissant croire qu’ils sont l’expression de la volonté et des attentes du peuple. C’est bien sûr faux, mensonger, et cela participe du délitement démocratique. Les sondages ne sont rien d’autre que ce qu’on veut qu’ils expriment, en fonction de questions souvent très orientées savamment posées, souvent fermées, et sans possibilité d’expression de nuances dans les réponses.

 L'anecdote du jour ne vient que tristement confirmer ce que je pensais déjà, en y ajoutant encore un élément factuel, après d'autres glanés au fil du temps. 

1. L'IFOP a employé pendant longtemps un certain Damien PHILIPPOT. Oui, c'est bien le frère de Florian, celui qui est devenu,  depuis son départ du parti lepéniste,  un vulgaire militant climato-sceptique qui surfe sur la vague du complotisme et du conspirationniste les plus crapuleux. Il était pourtant autrefois promis à un aussi brillant avenir que celui qu'on destine à présent plus volontiers au petit Jordan, et dont j'espère qu'il se démentira, en raison des affaires qui lui mordent cruellement le mollet en ce moment. Damien, quant à lui, a quitté l'IFOP en 2016, probablement en raison de ses liens avec le RN.

2. Le directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l'IFOP depuis 2011, Jérôme FOURQUET, est une personnalité à la ligne idéologique marquée (on l'appelle ici " l'Oracle des déclinistes") qui a attiré mon attention notamment en soufflant à Macron au moment du drame de Crepol,  le concept problématique ( à mon sens raciste et pauvrophobe) de "décivilisation", emprunté dans un sens bien éloigné et bien plus médiocre à Norbert Elias. 

3. Avant cet été, j'avais archivé cette brève, déjà du Canard, qui concernait les pratiques si peu soucieuses de la protection des lanceurs d'alerte et de la législation en vigueur... et si peu antiracistes : 

source

 Cela commence à faire beaucoup d'indices concordants dans le dossier à charge, n'est-ce pas ?

4.  ... et maintenant, la cerise sur le gâteau au caca qui me permet de démasquer l'escroquerie intellectuelle que constitue l'IFOP. Elle m'est parvenue de la lecture de nouveau du Canard enchaîné,  d'aujourd'hui cette fois : 


 Voilà qui promet. On notera avec intérêt que les procédures baillons sont de plus en plus courantes dans ce pays. Je doute que le chercheur en question ait les moyens de se payer un avocat aussi brillant que celui de l'IFOP doté de moyens biens plus significatifs. Mais quoi qu'il en soit, je tiens à soutenir ici publiquement Alexandre Dézé, dont les références universitaires et intellectuelles, tout comme les travaux, ont une base certainement plus scientifique que celles de Monsieur Fourquet, que je ne salue pas. Car je sais reconnaitre mes ennemis, et c'en est un. Manipulateur d'opinion à la solde des puissants contre Forgeron de l'Opinion, au service des plus humbles, match à suivre... Qui l'emportera, selon vous ?


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