Il y a des histoires qui, lorsqu'on en prend connaissance, vous ragaillardissent, vous font chaud au cœur au point de vous réconcilier avec la gente humaine. Il y en a franchement besoin vu le contexte. Celle-ci en fait partie. A Saint-Aubert, dans le Nord, du côté de Cambrai, Adil et Nawel gèrent un petit Proxi, modeste commerce de proximité. Jusque là, rien d'anormal ni de particulièrement significatif. Mais là où tout se corse, c'est lorsqu'ils décident de fermer leur point de vente. La raison n'est en effet pas du tout d'ordre économique : ils font l'objet de menaces de mort et d'insultes racistes, notamment de la part d'un couple d'habitants de cette bourgade, et n'en peuvent plus de cette maltraitance là. Mais c'était sans compter sans la mobilisation de tout le village :
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" Depuis quelques jours, les épiciers reçoivent des bouquets de fleurs, des messages de soutien. Des marques de gentillesse qui contrastent avec les faits qui se sont déroulés dans le commerce le 5 août 2024."
Lorsqu'une habitante de Saint-Aubert apprend la raison pour laquelle Adil et Nawel souhaitent fermer le commerce, elle décide de publier un message de soutien sur une page Facebook dédiée aux habitants. "C'est avec le cœur gros et surtout de la colère que je vous annonce la vente du magasin Proxi à Saint-Aubert. Ils doivent abandonner. La méchanceté gratuite, le manque de civisme et les menaces de mort de la part de certaines personnes ont fait plier nos commerçants" déplore Katia Meresse. Une pétition en ligne est même créée pour soutenir les patrons. Elle a été déjà récolté plus de 200 signatures.
Face à cet élan de solidarité, le couple revient sur sa décision. L'épicerie reste ouverte. "Les insultes, les menaces, cela a été très violent à vivre. Nous nous étions dit qu'il valait mieux partir avant que cela n'aille trop loin mais nous avons changé d'avis. Nous avons eu tellement de soutien, de la part du maire, du sous-préfet et des habitants. Nous ne pouvions pas leur tourner le dos comme ça" affirme Nawal, la gérante de la supérette. (source)
Dans le village, la plupart des habitants sont soulagés.
Le maire de Saint-Aubert, Pascal Gérard, s'est adressé à ses administrés en ces termes :
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Un conseiller Régional des Hauts de France, Julien Poix, s'est également exprimé sur le sujet :
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Il y a une explication très pragmatique à cela, par delà ce formidable élan de solidarité que je tenais à souligner comme il se doit ici :
L'épicerie est le seul commerce d'alimentation générale dans cette commune de 1 600 habitants. Une fermeture serait dramatique, affirme le maire de Saint-Aubert Pascal Gérard : "pour les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer en voiture, l'épicerie est indispensable. Le prochain magasin d'alimentation est à quelques kilomètres et il faut avoir un véhicule pour s'y rendre". (source)
Ce commerce a d'ailleurs été repris par Adil et Nawel dans le cadre du programme "SOS Villages", une plateforme dédiée à la relance des commerces en zone rurale.
Et dire que la bêtise crasse de quelques uns (dont on voit ici en contexte qu'ils ne représentent aucunement la majorité, contrairement au discours récurrent de l'extrême droite) auraient pu compromettre l'effort de tous pour l'intérêt collectif, la revitalisation rurale, voilà qui est digne d'attention. Comme on aimerait que cela serve de leçon aux propagateurs de haine facile, aux politiques agitateurs d'idées vomitives, et autres chroniqueurs de CNews, cette médiocre turbine à lisier dont on doute fortement qu'elle promeuve ce genre d'exemples... contre-productifs en regard de leur orientation idéologique, honteusement exploitée à des fins purement financières dans une course infernale à l'audimat facile...
Un exemple à suivre donc, assurément 😊👍
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