Il y a plusieurs années de cela, je m'interrogeais sur ce que pouvait bien pouvoir recouvrer encore comme réalité politique le qualificatif si galvaudé de "républicain", pour que d'un côté comme de l'autre de l'échiquier on puisse impunément sans réclamer, au point que cela ne veuille strictement plus rien dire. J'avais même inventé le néologisme de républicanisme, à la foi pour désigner les membres de la secte du Printemps Républicain, qui ne cessent de sucer la roue de l'extrême droite en d'interminables polémiques incessantes, mus qu'ils sont par une soi-disant "défense de la laïcité" pourtant terriblement orientée. Dans le même temps, il s'agissait aussi dans mon esprit d'une référence aux républicains américains de l'ère Trump, tout aussi confusionnistes, racistes, malfaisants et pour tout dire effroyablement toxiques.
Il se trouve qu'en fRance, nous avons les mêmes, qui naviguent entre un patriotisme de pacotille, des relents identitaires nauséabonds et un rejet à la fois des étrangers, des musulmans français, et de tout ce qui vient troubler leur ordre millénaire mythifié, embaumé dans le formol d'un roman national qui ne tient pas la route 5 minutes face aux réalités historiques. L'un de leurs représentants les plus caricaturaux est précisément Eric Ciotti, et son double, Laurent Wauquiez. Il est frappant, et je m'en étonne, qu'ils soient à présent, malgré leurs grandes similitudes idéologiques, placés sur des bords non pas aussi différents mais tactiquement si opposés (Wauquiez est un hypocrite) du Rubicon. Ciotti, dont je fus fort étonné qu'un personnage aussi extrême, et si terriblement soluble dans l'extrême droite, fusse nommé à la tête du parti Les Républicains. Aussi n'ai-je pas été surpris de sa sortie du jour, tant ses idées avaient déjà la couleur de l'extrême droite.
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Ceux qui le connaissent et suivent un peu sa carrière savent à quel point son œuvre au service du pire a été constante, entre déclarations racistes et xénophobes, fakenews et positions grotesques. On le savait déjà particulièrement soluble dans l'extrême droite, jusqu'à nous demander pourquoi il n'avait pas déjà franchi ce cap beaucoup plus tôt. On sent le petit calcul personnel de celui qui sent le vent tourner et cherche à se faire une place dans un futur gouvernement qu'il imagine extrêmement droitier, et dans lequel il se sentira fort bien, puisque nullement dépaysé.
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Puisse l'avenir le détromper, et permettre à tout un peuple dont il se revendique à outrance - malgré son peu d'appartenance à ses réalités quotidiennes - le replacer dans le rôle du Judas historique qui, hier encore, débattait les yeux dans les yeux avec ses camarades de parti, et le lendemain les trahissait sans l'ombre d'un remord. Qui a trahi aujourd'hui trahira demain.
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