Avant le 8 mars, cette semaine, il y avait un événement notable à côté duquel je ne pouvais passer, et qui n'est pas sans rapport, tellement il est constitutif du droit des femmes à disposer de leur corps :
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Le journal Le Monde d'hier nous dit à ce sujet ceci :
C’est l’aboutissement formel d’un long chemin. Selon le Journal officiel (JO) du samedi 9 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, a promulgué la loi constitutionnelle relative à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », selon le texte publié au JO.
Introduite à l’article 34 de la Constitution, cette phrase fait de la France une pionnière dans le monde avec une référence aussi claire à l’IVG dans son texte fondamental, à rebours de plusieurs pays où le droit à l’avortement recule, aux Etats-Unis comme en Europe de l’Est.
Sans vouloir atténuer l'importance de cette avancée historique, je crains que l'on ne se vante un peu trop en haut lieu d'un événement qui n'est pas du fait du parti présidentiel. Même Macron, si peu suspect de sympathie envers la gauche, a du l'admettre en soulignant l' opiniâtreté de certaines femmes de gauche :
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Mais revenons plus avant. Car quand on reprend le détail des votes, on peut observer ceci :
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Dans mon secteur géographique, les langues vont bon train à propos de ceux qui seront marqués pour la postérité par un vote aussi honteux, à rebours de l'Histoire. Je pense notamment à un certain petit élu que j'ai connu autrefois à titre professionnel, que la presse locale présentait alors comme un maire prometteur, jeune (comprendre : dynamique et progressiste), qui ne s'est pas vraiment illustré en l'espèce par son ouverture d'esprit et par sa préoccupation particulière de la défense des droits des femmes...
Comment expliquer cette décision autrement que par l'influence d'une religion archaïque ? Et dire que l'on parle en l’occurrence de "l'opium du peuple". L'élu en l’occurrence ne le représente pas vraiment très dignement...
Car il est utile de le rappeler pour les éventuels amnésiques, avant, il y avait ça :
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... et bien avant, il y avait ça :
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Le cintre, l'eau de javel, des aiguilles à tricoter...
... quels sont ces imbéciles endoctrinés qui veulent nous imposer leur préceptes d'un autre âge, leur religion patriarcale qui n'a de sens que pour faire taire les femmes et leurs droits, qu'ils entendent nier éternellement au seul bénéfice d'un règne et de ses intérêts purement masculins, comme l'organisation même des églises comme des mosquées le démontre assez ?
Je me souviens d'avoir regardé il y a peu ce film sur le sujet de l'avortement, qui m'a beaucoup marqué, pour de nombreuses raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, dont notamment le fait qu'il me semble plus qu'inhumain et monstrueux de s'opposer à un tel droit, quand on sait le parcours tortueux et torturant dont il s'agit avant de prendre une telle décision. Je ne saurais trop vous le conseiller :
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Pourtant, au lendemain de la cérémonie célébrant la constitutionnalisation du droit à l'IVG, plusieurs voix (minoritaires fort heureusement) se sont élevées pour minimiser la portée de l'événement que ce fût à mes yeux, prétendant que le droit à l'avortement n'était pas menacé dans notre pays. Pire, certaines figures politiques radicalisées, obsédées par une thèse d'essence nazie, en ont profité pour détourner le sujet au seul profit de leurs thèses racistes, à des fins purement électoralistes descendant bien loin sous la hauteur du caniveau :
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Il va falloir qu'on m'explique... Un peu de cohérence ne nuirait pas. S'il n'est pas menacé, pourquoi tant d'événements ont pourtant si clairement démontré l'origine même et la réalité de la menace qui pèse sur les droits des femmes, dont l'extrême droite est le principal ennemi ? Les exemples sont là, indubitables :
Ici,
Là,
Et encore là :
Alors, toujours pas menacé, le droit à l'IVG ? Mais de qui se moque-t-on ?
En outre, il ne suffit pas que ce droit soit inscrit dans la constitution. Encore faudrait-il que pour les femmes qui souhaitent interrompre une grossesse non désirée, leur cheminement ne se transforme pas en parcours du combattant, comme c'est le cas dans certaines régions qui font tout pour faire obstruction à ce droit fondamental.
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Et l'on peut qui plus est compter sur la perversité des militants soi-disant "pro-vie" (mais pour beaucoup pro peine de mort) pour détourner l'accès à une information libre et non faussée... Eux qui ne répugnent pas à acheter des résultats de recherche favorables sur Google pour détourner le regard des femmes concernées vers leurs sites de désinformation moisis...
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Mais heureusement que le gouvernement veille ... ;)
Pour terminer ce certainement trop long billet, qui s'est surtout focalisé sur le droit à l'avortement, je terminerai par cette anecdote qui démontre assez combien, pour défendre les droits des femmes, il y faut un combat de tous les jours. Ce n'est pas à Catherine Ringer (qui venait de revisiter à sa façon la Marseillaise) que je l'apprendrai, elle qui s'est sortie comme une reine des pattes de l'accapareur en chef, le même qui noue une admiration officielle pour un violeur en série dont il a refusé publiquement de se démarquer...
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Nota bene : on soulignera au passage la fake news bien orientée du Figaro et de bien d'autres qui ont fait mine de s'offusquer du soi-disant manque de respect de cette Queen pour la fonction du Président, allant jusqu'à prétendre contre toute réalité qu'elle aurait refusé de le saluer, ce qui est faux. (je remarque qu'ils ont d’ailleurs dû atténuer leur critique...en changeant de titre... Bande d'hypocrites !). Elle a juste refusé dans un geste d'esquive de se laisser étreindre par Macron. En effet, le consentement, c'est important. Même pour lui. Car dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi il trouve tant de circonstances atténuantes à des forceurs en série comme Depardieu ou Darmanin...
Merci Madame. Total respect. Il fallait que le dernier mot de ce billet soit réservé à celles qui le méritent le plus, et qui en ont le plus besoin.
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