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"Il est né le divin enfant" ! #remaniement #Attal


 


On faisait grand bruit à Versailles, comme s'il s'y déroulait un festin pour une grande occasion, réunissant tous les nobles de la cour. Le palais resplendissait de mille feux. Aussi n'ai-je pu résister à la tentation de coller mon nez à l'une des fenêtres, afin d'en connaitre la raison. Et je vis l'habituel entre-soi des courtisans s'extasier devant un berceau, ne tarissant pas d'éloges sur les vertus de l'enfant-prodige, avec de grandes envolées lyriques et d'obséquieuses manières qui me firent sourire :



 Un proche du président justifie cette nomination par "le talent" et la "popularité" du jeune loup, qui a "la confiance" du président de la République. "C'est lui qui est allé faire les plateaux en 2018 sur les 'gilets jaunes' quand personne ne voulait y aller, c'est courageux", rappelle un autre visiteur du soir. "Je suis un soldat, je vais là où on me dit que je suis utile", assurait ainsi Gabriel Attal à franceinfo en 2021.(source)

 "C'est quelqu'un qui a une très grosse capacité de travail et une intuition politique", loue notamment Mayada Boulos, ex-conseillère du Premier ministre Jean Castex. "Il est très efficace, anticipe les sujets. Rien ne lui échappe", ajoute une ancienne collaboratrice du nouveau Premier ministre.

 Yaël Braun-Pivet (Renaissance), la présidente de l’Assemblée nationale, adresse tous [ses] vœux de succès à Gabriel Attal, nouveau Premier ministre ». « Je sais que nous pourrons travailler ensemble en confiance afin de poursuivre à l’Assemblée nationale les réformes économiques et sociales engagées au service des Français »

« Le fait qu’il soit là, ça donne un élan supplémentaire pour porter nos réformes », estime pour sa part Sylvain Maillard, chef des députés Renaissance, à l’Assemblée nationale. De son côté, Aurore Bergé, ministre des Solidarités, a salué l'« audace » et le « dépassement pour porter la transformation dont notre pays a besoin avec le président de la République ». (source)

 Mais de l'enfant qui vient de naitre, c'est encore le roi qui en parle le mieux : "Je suis très heureux de pouvoir faire émerger des talents". 

J'en avais assez vu. Rien de nouveau sous le soleil... En quittant les lieux, une voix caverneuse m'intima de refermer illico la porte volumineuse de l'enceinte fortifiée... " c'est pas Versailles ici !". Et en effet, au dehors, je fus repris par la vraie vie, la précarité qui se généralise, le phénomène des travailleurs pauvres qui s'intensifie, les gens qui mourraient de froid dans la rue, ceux qui avaient du mal à boucler leurs fins de mois en raison de l'augmentation des produits de première nécessité, du cout exorbitant de l'énergie qui entraînait des gens à ne plus se chauffer même par grand froid et à hésiter à prendre leur voiture sans s'angoisser du montant de la facture... 

 



Alors excusez moi du peu, mais son jeune âge (si jeune, et déjà si réac d'ailleurs), ou le le fait  qu'il soit homo...


Comme si on faisait de la politique avec ses organes génitaux... Une orientation sexuelle ne fait pas un programme politique. Du pinkwashing, juste. On ne peut pas dire pour seul exemple particulièrement critique qu'un Sébastien Chenu ait fait progresser significativement la cause LGBT, hormis à démontrer de facto qu'un homo pouvait être aussi con qu'un autre.

Car si l'on juge de l'arriviste en question par les faits et uniquement eux, quelles furent ses décisions comme ministre de l'éducation nationale ? Focaliser l'attention médiatique de tout un pays sur un phénomène tout à fait mineur et accessoire : le port de l'abaya qui, in fine, n'a concerné qu'une infime minorité d'élèves ? Pas de quoi en faire un fromage, Monsieur le Corbeau ;).  S'aligner sur les totems d'extrême droite ne sera définitivement  jamais pour moi un signe d'intelligence. Car pour les principaux concernés, dont il était sensé transformer radicalement les conditions de travail, on ne peut pas dire que les enseignants le portent dans leur cœur... 

D'autres pointent son peu d'ancrage dans la réalité des français, sous un prisme spécifique qui m'a beaucoup amusé : son immobilisme géographique ;


 

Claude Askolovitch, lui,  le dépeint en briseur de gréve, disant assez toute l'étendue de la gauchitude de ses convictions...

 


 Si jeune, et déjà si vieux, puisque réac. On ne sera donc pas étonné de certaines réactions... sans en négliger le côté un rien provocateur (et comme ils ont beau jeu, en regarde de l'immonde loi immigration). 



Autre démonstration de son positionnement réactionnaire, cette volonté d'imposer l'uniforme à l'école, mesure si rétrograde, si peu suspecte de modernité.

Réac encore,  y compris pour son ton assez insupportable, arrogant de mépris social envers les plus précaires, surtout pour quelqu'un qui n'a jamais travaillé ailleurs qu'en politique...



... et alors que son ministère faisait grand étalage médiatique de la lutte contre le harcèlement scolaire, le divin enfant a fait stopper net une enquête administrative sur le suicide du jeune Lucas sans jamais ressentir le besoin de s'en expliquer.  Tout est dit de l'hypocrisie typiquement macroniste de ce pantin là...



Pour résumer,  voilà quelqu'un de jeune, dynamique, qui donne l'illusion de la modernité et du progressisme, tout comme en son temps un certain Emmanuel Macron,  mais qui n'est en fait qu'un vieux réac pétri de certitudes idéologiques de droite,  et bien de droite.

Attal n'est qu'une bulle de com concentrée. Beaucoup d'agitation, la volonté de faire le buzz, mais bien peu de convictions issues de la vraie vie, et aucune structure ni maturation politique. 

Versailles s'est choisi un jeune responsable sur qui faire porter le poids de la destinée de tout un pays sur les épaules d'un apprenti, même pas sorcier. La suite au prochain épisode d'un remaniement qui ne change strictement rien à la ligne politique adoptée : toujours plus à droite, antisociale et régressive. 

 Post scriptum : et dire que nous avons failli passer à côté de ça...  



 





Commentaires

  1. Hasta la victoria siempre ! ..sans oublier : les femmes et les enfants d'abord,
    ni j'en doutais : un gdc peut en cacher un autre, héhé,
    des voeux (et) de bon retour,

    RépondreSupprimer
  2. Merci ti Suisse. Bonne année à toi.

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