Il me semble plutôt intéressant mais aussi édifiant de comparer la réalité des symptômes du tournant autoritariste et anti-démocratique de notre société de part et d'autre de l'Atlantique, pour reprendre une expression journalistique un peu bateau ;)
Ainsi, je voudrais m'adresser aux bonnes âmes bien nées et aux chroniqueurs patentés qui s'indignent de ce qui se passe aux USA en termes de violation des droits humains, et de non-respect des règles démocratiques les plus élémentaires. Comme ils ont raison de s'indigner, je ne dirai pas le contraire. Mais ils seraient fort avisés de constater qu'il se passe très exactement la même chose dans notre pays, n'en déplaise aux macronistes et consorts qui ne manqueront pas de s'offusquer d'une telle affirmation.
J'exagérerais ? Un "simple" exemple : celui de la liberté de la presse, ce soi-disant contre-pouvoir si affaibli aujourd'hui tant il est en proie, ici comme là-bas, à la pression des politiques qui ne supportent plus la moindre vérité factuelle. Il est vrai qu'elle les dessert tellement... (On en a d'ailleurs, entre parenthèses, un petit aperçu avec tous ces gens autour du Point qui sont partis en guerre contre Wikipédia. La couleur de leur nombril ne leur plait visiblement pas). Qui plus est, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a pas que le RN qui soit dérangé par cette fameuse "liberté de la presse" de plus en plus contestée par des gens que les scrupules et l'éthique comme la morale n'étouffent guère.
Aux USA, l'équipe de Trump restreint de plus en plus les droits des journalistes, et vient de limiter très significativement les titres de presse et les personnes qui seront autorisés à entrer dans la Maison blanche. Cela crée la polémique aux states car depuis 1914, rien que ça, c'était la corporation des journalistes eux-mêmes (l’Association des correspondants à la Maison Blanche, la WHCA), qui désignait les journalistes accrédités. Mais Trump a décidé unilatéralement, sans concertation avec ladite organisation bien sûr, d'éjecter les journalistes désignés par la WHCA pour les remplacer par de plus dociles, à sa botte, cela va sans dire :
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Ce n'est pas très étonnant, vu la personnalité de Trump, me direz-vous. Il fallait s'y attendre. Sauf que, un léger détail cependant : ne soyez pas victimes de votre indignation sélective. Nous avons les mêmes, ici, en France. Ainsi, pour seul exemple, un journaliste qui faisait pourtant partie du pool de presse accrédité a été exclu du salon de l'agriculture à l'occasion de la déambulation du premier ministre car il avait osé poser la question qui fâche : celle de son silence complice dans l'histoire de Notre Dame de Bétharam (voir ici).
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On se souviendra en outre, sur le même registre, que Macron n'a pas attendu Trump pour appliquer ses méthodes en matière de restriction des droits du journalisme libre et non faussé :
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source et suite ici |
... Mais peut-être qu'un pays qui peut se flatter de figurer au 23 ème rang de la liberté de la presse dans le monde n'a pas de compte à rendre à quiconque ? Et sûrement pas au tribunal populaire auto-proclamé dont je suis l'unique membre accrédité ;)
Aux Etats-Unis, les journalistes résistent et tentent de défendre leur droit : celui d'appeler un chat un chat et le golfe du Mexique ce qu'il est. Ils ont décidé de porter l'affaire en justice. Ils estiment en effet que cette décision contraire à toute une tradition en matière de droit de la presse constitue qui plus est une violation du premier amendement de la Constitution américaine, laquelle garantit la liberté de la presse et d’expression.
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Quid de la France ? L'AFP fera-t-elle de même ? Je suis comme une truie qui doute. Car pour le moment, seul le SNJ et l'association de la Presse Ministérielle protestent sur les réseaux sociaux :
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